Une ambiance pesante plombe le village d'Escandolières

  • Depuis la démission du maire, Isabelle Baron, de sa première adjointe et de trois autres conseillers, le village d’Escandolières traverse des moments particulièrement difficiles. De nouveaux candidats vont-ils se manifester d’ici mardi soir, pour un deuxième et unique tour de scrutin que certains estiment déjà tronqué.
    Depuis la démission du maire, Isabelle Baron, de sa première adjointe et de trois autres conseillers, le village d’Escandolières traverse des moments particulièrement difficiles. De nouveaux candidats vont-ils se manifester d’ici mardi soir, pour un deuxième et unique tour de scrutin que certains estiment déjà tronqué. Joël Born
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Jöel Born

Le maire et plusieurs élus ont démissionné mais le premier tour des nouvelles élections n’a pu avoir lieu, faute de candidats.

En ce dimanche triste et pluvieux, le village d’Escandolières n’incite guère à la balade. Une ambiance pesante plombe ce village de 220 habitants, situé entre Auzits et Saint-Christophe, à l’image du climat quelque peu délétère qui alimente les conversations depuis la démission du maire Isabelle Baron, de la première adjointe Christine Poux et de trois conseillers municipaux Sylvie Gal, Gervaise Boutin et Simon Massbaum.

Plus d’un tiers du conseil de 11 élus ayant déposé les armes, de nouvelles élections doivent être organisées. Faute de candidatures, le premier tour de scrutin programmé ce 31 janvier (à la majorité absolue, avec 25% de suffrages exprimés) n’a pu avoir lieu. Un tour unique (à la majorité relative cette fois) est prévu dimanche 7 février. Faut-il encore que de nouvelles candidatures soient déposées en préfecture d’ici demain soir.

«Clientélisme»

Pour trouver âme qui vive, il convient de pousser la porte de l’unique commerce du hameau, le café-restaurant épicerie, à quelques dizaines de pas de la mairie orpheline. Tout en parcourant l’édition du jour de Centre Presse, les trois clients présents au bar engagent rapidement la conversation. Ça tombe bien. Nous sommes venus pour ça ! Pour prendre la température...«Querelles de personnes, petits arrangements, clientélisme, politique de terre brûlée.»

Les mots, pas toujours très doux, et les critiques fusent. En direction notamment de l’ancienne municipalité Marty, qui a même été visée par une lettre anonyme. Curieux hasard, Jean-Pierre Marty, l’ancien maire aux 5 mandats (dont 4 comme premier élu) fait irruption dans le bistrot. Moment de gène. Changement de ton. «Tu veux un café Jean-Pierre...»

Des «pressions»

Selon un habitant du village tout se passait à peu près bien, jusqu’au projet de commune nouvelle et de fusion avec les communes du pays Rignacois, impulsé par le maire de Rignac, Jean-Marc Calvet, et soutenu par Jean-Pierre Marty, alors qu’Isabelle Baron n’en voulait pas. Un vote est organisé. Le non à la fusion l’emporte avec 6 voix contre 5. La goutte qui allait faire déborder le vase et provoquer bien des crispations. «J’étais le pot de fer contre le pot de terre. On m’a reproché de ne pas aller dans le sens de M. Calvet, explique la maire démissionnaire. J’ai subi des pressions importantes. L’ancien maire a fait tout ce qu’il a pu pour nous diviser. Je suis venu pour faire de la démocratie, m’occuper d’une commune, de ses habitants, pas pour faire de la politique. Au bout d’un moment, j’étais fatiguée, épuisée, j’ai dit stop.» 

«Mal au ventre»

Face aux reproches qui lui sont faits, Jean-Pierre Marty se défend en évoquant «mensonges et manipulations.» «C’est grave d’en arriver là. J’ai mal au ventre de voir que la commune part à vau-l’eau, que les 6 rescapés du naufrage ne se mobilisent pas, que personne ne veuille prendre la suite.» Et d’assurer qu’il «ne tire pas les ficelles, n’agit pas par en dessous.» «Je ne suis candidat à rien du tout et ma fille ne sera pas candidate... Je demande juste que l’on continue ce qui a déjà été fait pour attirer des populations nouvelles.» Pas sûr, dans tous les cas, que la démocratie en ressorte gagnante. 

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