Tourmenté, le Krill «n’a jamais autant roulé»

Entre deux courses, ils ont pris l’habitude de faire une halte au Krill. Les habitués viennent à pied, «en voisin». Cinq minutes pour boire un café, entre midi et deux pour grignoter sur un canapé, une heure pour lire la presse. Et plus si affinités.

Au Krill, on joue aux cartes, on surfe sur internet. En quatre ans d’existence, le café culturel, qui a fait du hall de la Baleine un cocon convivial, a trouvé sa place dans la vie d’Onet-le-Château. Pas une semaine ne s’écoule sans que l’on entende parler de lui. Hier encore il recevait une pièce de théâtre en anglais pour les élèves du collège voisin. La semaine dernière, c’est un match d’improvisation qui a fait salle comble.

«Le Krill n’a jamais autant roulé. Et il roule très vite ! »

C’est cette équation, au carrefour de la salle de spectacle, du café et de la médiathèque, qui fait le succès du Krill. Géré par l’association La Chambre de Télémaque depuis 2012, l’espace est animé par les deux salariés de l’association, Rémi Pradalier et Pascaline Binet, soutenus par une trentaine de bénévoles actifs.

Une affaire qui roule ? «Le Krill n’a jamais autant roulé qu’à l’heure actuelle. Et il roule très vite ! » sourit Mathieu Llamas, président bénévole de la Chambre de Télémaque. «Quatre ans, c’est le minimum pour tisser un lien, pour lancer la machine», surenchérit Rémi Pradalier. Et de glisser : «Ça, c’est pour la partie immergée...»

Iceberg, Baleine et sueurs froides

En annonçant vouloir supprimer la programmation professionnelle de la Baleine, le maire castonétois Jean-Philippe Kéroslian a suscité une vague d’inquiétude dans la population, parmi les agents municipaux, mais également au Krill. «Nous sommes en pleine négociation, confie le président. Pour nous, il est impensable d’arrêter. Mais nous ne resterons pas sous n’importe quelle condition. » Subventionnée à hauteur de 30 000€ par la municipalité et 5 000€ par le conseil départemental, l’association regrette un «manque de moyens, même si notre travail est reconnu par la municipalité.»

Et Matthieu Llamas de déplorer : «Nous n’avons jamais autant eu besoin de lieux comme le Krill : où l’on peut simplement se rencontrer. Nous avons trop envie de continuer à défendre cette idée». Prochaine échéance: août 2016, date à laquelle sera reconduite, ou non, la convention qui les lie, pour un an, à Onet-le-Château. Mais déjà, les habitués s’inquiètent de devoir changer de repaire, pour le café du matin...