Tout l’art délicat de dessiner un modèle vivant

Publié le
Joël Born

Rignac. Les Ateliers parallèles proposaient une initiation au dessin avec un modèle.

Dans un coin de la vaste pièce mansardée de l’espace de création des Ateliers parallèles rignacois, Françoise s’accorde quelques instants de répit, un peignoir sur les épaules.

Après avoir pris (et gardé) plusieurs poses, cette Aveyronnaise d’adoption, installée à Villefranche-de-Rouergue depuis 28 ans, marque une pause bien méritée. «Certaines poses sont plus faciles que d’autres, mais ce n’est pas toujours évident car le corps est totalement en tension», explique-t-elle.

Plus jeune, elle avait déjà posé à plusieurs reprises, dans le cadre de sa formation artistique.«À l’époque, on posait spontanément entre nous.» La pratique du théâtre l’aide aussi dans son rapport au corps et aux autres. 

«Rien de tel pour apprendre à dessiner»

Pour la première fois en terre rignacoise, Gérard Marty et son ami Laurent Nicolaï, artiste graveur lithographe de Vieillevie, proposaient un atelier de dessin avec un modèle vivant. Une dizaine de participants, artistes plus ou moins confirmés, mais aussi simples néophytes, ont pris part à cette originale initiative. Pastel, encre, crayon gras, acrylique, aquarelle et autre gouache… Chacun y va de son approche.

«Pour t’apprendre à dessiner, il n’y a rien de tel», souligne Gérard Marty. Les poses varient généralement de 2 ou 3 minutes à 10 minutes. Certaines peuvent être beaucoup plus longues. Pendant que Françoise souffle un peu, Nicolas délivre de précieux conseils techniques. Quelques astuces aussi pour affiner son coup de crayon.

«C’est épuisant»

Dominique et Jacques, des retraités de Grand-Vabre, qui n’avaient jamais véritablement dessiné, ont décidé de se lancer. «C’est épuisant, confie Dominique. Cela demande beaucoup de concentration. Il y a un exercice que je n’ai pas réussi à faire. Quand c’est statique, ça va, mais dès que ça bouge…»

Au départ, le trait au crayon gras était hésitant. Normal. Après quatre heures de travail, il est nettement plus sûr. Tout, en nous montrant ses dessins, Dominique exprime sa satisfaction.

«Je suis finalement très contente du résultat. Cela donne vraiment envie de recommencer.» Même s’il a éprouvé un peu plus de difficultés, Jacques, est lui aussi ravi. Pendant que Dominique et Jacques quittent le groupe, leurs dessins sous le bras, bras dessus, bras dessous, Françoise reprend la pose. 

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