À la librairie Barthe, un tome de 80 ans s’est fermé

  • Vincent (à gauche) et Laurent sont allés jusqu’au bout du bout de l’aventure, espérant peut-être un déclic, mais
il n’est jamais venu. Depuis des années,
ils ont souvent tiré la sonnette d’alarme pour alerter les pouvoirs publics sur les problèmes
du commerce en centre-ville. Sans être entendus.
    Vincent (à gauche) et Laurent sont allés jusqu’au bout du bout de l’aventure, espérant peut-être un déclic, mais il n’est jamais venu. Depuis des années, ils ont souvent tiré la sonnette d’alarme pour alerter les pouvoirs publics sur les problèmes du commerce en centre-ville. Sans être entendus. PIXROU Centre Presse
Publié le
Paulo Dos Santos

Commerce. Bien malgré eux,Vincent et Laurent ont baissé samedi soir le store de leur magasin très exactement 80 ans après son lancement.

Contrairement à l'habitude, l’heure n’était pas à la franche rigolade au 16 rue de la République. Lundi matin, Vincent et Laurent Barthe n’avaient pas le cœur à accueillir leurs clients de leur sourire amical. Ils étaient bien présents dans leur librairie mais pour vider les rayons de papeterie, de livres, de presse...

Depuis samedi soir, l’un des plus anciens commerces de la bastide, si ce n’est le dernier d’ailleurs, a fermé ses portes, très exactement 80 ans après son lancement. Après Augustin, le grand- père, et Jean, le père, Vincent et Laurent avaient les clés de la librairie depuis un quart de siècle. «Nous l’avons amenée au bout du bout, ne serait-ce que sur un plan sentimental, mais là, nous ne pouvions plus faire face», explique Vincent, l’aîné.  

Et d’enchaîner : «Notre type de commerce demandait beaucoup de clientèle pour réaliser du volume. Seulement, la fréquentation du centre-ville diminue de jour en jour. Il n’y a personne dans les rues.» Et forcément pas plus dans les magasins. Sans rancœur aucune, il pointe du doigt les causes de cette fermeture qui pourrait avoir un effet domino puisque «certains commerces ne tiennent qu’à un fil avec de nombreux gérants qui n’arrivent pas à se verser de salaire!».

«On a tué le centre-ville»

Selon lui, «on a tué le centre-ville le jour où on a créé la zone commerciale route de Montauban», mettant en avant «des chiffres comptables révélateurs» seulement quelques semaines après le lancement de ces enseignes. Autre motif et non des moindres: l’interdiction de stationner sur la place Notre-Dame. «Cela a fini de nous plonger. Quand les gens pouvaient se garer là, ils venaient dans les rues. Une fois qu’ils n’ont plus eu l’occasion de le faire, ils sont allés voir ailleurs.»

Entre «un commerce en milieu hostile dans le centre» mais également «des propositions à la mairie pour donner un second souffle sans trouver d’oreilles attentives», l’issue était forcément «toute naturelle». Quant à l’avenir, les deux frères ne le trouveront pas dans un autre magasin. «Le nôtre, d’une surface de 130 m², est désormais à louer et pourrait intéresser des gens car il n’y en a pas beaucoup de cette taille.» Pas sûr que cela suffise à leur redonner le sourire. 

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