Pesticides : l'Aveyron bon élève ?

  • Pesticides : l'Aveyron bon élève ?
    Pesticides : l'Aveyron bon élève ?
  • Avec 278 tonnes de pesticides dangereux vendues chaque année en Aveyron, le département arrive en queue de classement.
    Avec 278 tonnes de pesticides dangereux vendues chaque année en Aveyron, le département arrive en queue de classement. Repro CP
  • Pesticides : l'Aveyron bon élève ?
    Pesticides : l'Aveyron bon élève ?
Publié le
Centre Presse Aveyron

Chaque année, près de 100 000 tonnes de pesticides classés dangereux ou potentiellement dangereux sont utilisés en France. Un chiffre qui fait de l'hexagone le champion européen en la matière ! Face à ce constat, les équipes de "Cash Investigation" ont analysé en détail les ventes de ces pesticides par département à l'occasion d'une enquête diffusée mardi soir sur France 2.

Sur une carte des départements les plus consommateurs de pesticides dangereux, l'Aube arrive en tête, devant les départements de Loire-Atlantique de la Gironde ou de la Marne avec des consommations de l'ordre de 3500 tonnes par an, soit trois fois et demie supérieures à la moyenne de l'ensemble des départements français.

Pesticides : l'Aveyron bon élève ?
Pesticides : l'Aveyron bon élève ?

"Un scandale sanitaire et écologique"

Loin derrière l'Aveyron, comme la plupart de ses voisins, affiche une consommation pour le moins contenue, avec 278 tonnes de pesticides dangereux vendues chaque année. Doit-on pour autant se satisfaire d'un tel résultat ? Non, répond la Confédération paysanne, qui déplore depuis de nombreuses années "un scandale sanitaire et écologique". 

"D’un côté, le gouvernement prône en tribune la réduction de l’usage de pesticides, lance des plans de lutte contre la pollution des eaux, et se veut le fer de lance de l’agro-écologie. D’un autre côté, on laisse les pesticides interdits être utilisés en France, on renonce à des mécanismes réellement contraignants pour réduire l’usage de pesticides, et on refuse de prendre en considération les méthodes alternatives aux traitements chimiques". 

Pesticides : l'Aveyron bon élève ?
Pesticides : l'Aveyron bon élève ?

"Les aides aux changements de pratiques sont insuffisantes"

Un double langage que pointent aujourd'hui du doigt Greenpeace et la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB). Dans un communiqué commun, ils appellent les pouvoirs publics à "soutenir prioritairement les solutions alternatives aux pesticides de synthèse et les productrices et les producteurs toujours plus nombreux qui veulent passer à l’agriculture bio".

"Dans un contexte de crise agricole, un nombre croissant d’exploitants souhaite abandonner l’usage des pesticides et des engrais chimiques pour passer notamment à l’agriculture biologique, qui leur offre des perspectives économiques. Mais les aides aux changements de pratiques, et en particulier à la conversion à l’agriculture biologique, sont aujourd’hui insuffisantes pour accompagner tous ceux qui veulent franchir le pas.

Les sommes allouées sur la période 2015-2020 pour la conversion par l’Etat et les Régions seront dès cette année insuffisantes. Ainsi certaines enveloppes vont être consommées en 2 ans alors qu’elles étaient prévues pour 5 ans. Par ailleurs, les aides dites de « maintien », qui rémunèrent le service environnemental rendu par les agriculteurs bio pour la dépollution des sols, de l’air et de l’eau, sont dans certains cas menacées de suppression !"

Stéphane Le Foll : "Une bombe à retardement"

Pour leur enquête, les journalistes de Cash Investigation ont parcouru les vignobles du Bordelais, la Californie arboricole, Hawaï devenu terrain d'expérimentations, en tentant de faire réagir les géants de l'agro-chimie, en interviewant des scientifiques qui sonnent l'alarme. Interrogé par Elise Lucet sur la dangerosité de nombreuses molécules, M. Le Foll répond: "Je l'ai dit, que si l'on ne faisait rien c'était une bombe à retardement".

"La dangerosité fait qu'il faut avoir des méthodes d'application évitant justement des conséquences sur la santé", dit-il. "Et je me bats pour que ce soit réduit", a-t-il ajouté, rappelant l'objectif du plan Ecophyto 2 de moins 50% de produits phytosanitaires d'ici 2025. La France est le plus gros consommateur de pesticides en Europe en volume, le 9ème à l'hectare.  

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?