Rodez : Le «BNI» réseaute dans la cour des grands

  • Rendez-vous est donné tous les mardis matins, à 7h30 précises, dans une salle de l’aéroport de Rodez. La réunion dure une paire d’heures. La présence des membres est obligatoire.
    Rendez-vous est donné tous les mardis matins, à 7h30 précises, dans une salle de l’aéroport de Rodez. La réunion dure une paire d’heures. La présence des membres est obligatoire. Lola Cros
  • Dominique Serieys, Marie-Line Périault et Dominique Vauthier, hier au sortir de la réunion.
    Dominique Serieys, Marie-Line Périault et Dominique Vauthier, hier au sortir de la réunion. Lola Cros
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Lola Cros

En février 2015, une poignée d’entrepreneurs ruthénois créaient une antenne locale du «BNI», un réseau de business par recommandation mutuelle. Quelques mois plus tard, ils sont une cinquantaine à se retrouver toutes les semaines.

Pas le temps de siffler le deuxième café de la journée. Il est 7h30, la clochette a retenti dans le restaurant de l’aéroport de Rodez. La cinquantiane d’entrepreneurs présents grimpe à l’étage dans une salle où ils ont leurs habitudes.

Depuis bientôt un an, ils se rencontrent une fois par semaine. Ils sont chauffagiste, assureur, agent immobilier, toiletteur, photographe, voyagiste, avocat ou géomètre. Commerçant, architecte, banquier ou créateur de sites web. À première vue, seule leur implantation ruthénoise les lie.

En onze mois d’existence, ils ont fait de la confiance réciproque le meilleur des traits d’union. Et constituent désormais un véritable réseau économique influent. Tellement influent que leur business est déjà chiffré à 4millions d’euros !

Méthode américaine

Hier matin, un nouveau membre intègre le groupe. Il est écrivain, et dispose de quelques minutes pour se présenter. On applaudit. La mise en scène, à l’américaine, est surprenante, (lire par ailleurs). Une dirigeante reconnaît avoir «eu la boule au ventre» au moment de rentrer dans ce «groupe bizarre». Quand on demande le micro, on se lève.

Quand «il y a business», on applaudit. Quand un membre termine son intervention, on applaudit encore. Entre deux tranches de rire, Marie-Line Périault, présidente du BNI pour six mois, suit un protocole strict. Lecture des objectifs, présentation des membres les plus performants au début du mois, «infomerciales» de 40 secondes chronométrées pour présenter l’entreprise de son voisin, parole aux invités d’un jour, etc.

«On pourrait croire à une perte de temps, mais avec ça, on est boosté pour la semaine», sourit Michel Alibert, commercial. «Et puis le calcul est vite fait : le BNI nous rapporte bien plus que ce qu’il nous coûte». Il estime à 20 000€ le volume d’affaire tiré du BNI. «Aujourd’hui si j’ai besoin d’un service, je pense d’abord aux BNIstes», ajoute Frédéric Garrigues, photographe : «Avant je connaissais un tiers des membres, aujourd’hui j’ai tiré le portrait à plus de la moitié d’entre eux. Pendant les fêtes, pour leurs cadeaux, ils ont pensé à moi et vice-versa.»

«Merci pour le business»

Après plusieurs tours de table, vient l’heure de «faire passer la boîte». À son annonce, sur les tables, valsent des dizaines de petits coupons de papier. «Tête-à-tête avec Mailys», «merci pour le business à Vincent, 210», «recommandation à Rodolphe».

Par ce biais, les protagonistes font le bilan de leur semaine : rendez-vous honorés avec d’autres membres, affaires conclues, coordonnées transmises à un tiers. À l’autre bout de la table, la secrétaire chiffre les échanges. En 2015, les Ruthénois ont organisé 1519 tête-à-tête, «il faut progresser», tranche la présidente. Et 305 recommandations, «il y a un effort à faire là-dessus».

«L’objectif est de fournir à nos co-membres des témoignages écrits qui mettent en avant leur réussite et leur crédibilité professionnelles», explique encore Marie-Line Périault. 9h45, après une dernière salve d’applaudissements (avant la semaine prochaine), les plus pressés s’échappent. D’autres resteront jusqu’à la fin de matinée, embrayant sur des «tête-à-tête» au sein même de l’aéroport. 

Dominique Serieys, Marie-Line Périault et Dominique Vauthier, hier au sortir de la réunion.
Dominique Serieys, Marie-Line Périault et Dominique Vauthier, hier au sortir de la réunion. Lola Cros

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