Schéma intercommunal : une bataille de plus en plus âpre pour les cantons

  • Pour la première fois, hier, en CDCI, les élus ont réclamé le vote à bulletins secrets.
    Pour la première fois, hier, en CDCI, les élus ont réclamé le vote à bulletins secrets. José A. Torres / Centre Presse
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Philippe Routhe

Territoires. Lors de la commission départementale de coopération intercommunale, le préfet a dû sortir les urnes pour permettre le vote d’amendements. Dont ceux concernant Saint-Hippolyte et Entraygues.

Le dénouement est proche et la situation se crispe au sein de la commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) chargée d’établir le nouveau schéma intercommunal du département. Preuve en est, hier, la demande pour la première fois depuis le vote des amendements, de scrutins à bulletins secrets. À quatre reprises, le préfet a dû en effet faire usage de l’urne pour que la décision soit rendue. Au grand dam de quelques élus, dont Alain Fauconnier et Pierre Pantanella.

"Nous devrions être ici libres de pouvoir voter à main levée. Sauf à admettre qu’il y a des pressions, auquel cas cela pose un vrai problème", a lancé le premier. "Je suis déçu. La CDCI est là pour défendre les territoires, pas les prés carrés", s’est emporté le second. Quant aux amendements, objets de toutes les convoitises, ils concernent les communes de Saint-Hippolyte, qui a déclenché l’arrivée de l’urne, Entraygues-sur-Truyère, Bouillac et le canton Villeneuvois. Le seul à avoir été voté à main levée concerne le rapprochement entre les communautés des communes des Pays d’Olt et d’Aubrac (Saint-Geniez-d’Olt), de Lot et Serres (Campagnac), de Laissac, avec extension à Séverac-d’Aveyron. Amendement qui a reçu un accueil très favorable (3 contre et 1 abstention).

Saint-Hippolyte à une voix près

À des degrés moindres, les autres amendements furent plus problématiques, donc. Le cas Bouillac, d’une part. La commune souhaitait rejoindre le canton du Montbazinois et quitter celle réunissant le bassin de Decazeville. Un choix pour lequel le représentant actuel du canton, Bertrand Cavalerie, s’est montré compréhensif, à l’inverse du maire de Viviez, Jean-Louis Denoît, qui se demande encore "quel élu de Bouillac s’est rendu ces dernières semaines à Montbazens?". La décision a été finalement rejetée. Tout comme celle du canton villeneuvois qui souhaitait garder son indépendance. Et ce, malgré la volonté de huit des douze municipalités du canton de ne pas fusionner avec le «Villefranchois».

Mais là où la bataille fut plus âpre, c’est pour les communes de Saint-Hippolyte et Entraygues- sur-Truyère. La première a voté en conseil municipal son envie de rejoindre l’Aubrac-Carladez, soit les autres communes du plateau sur lequel elle se trouve. Et quitter ainsi la vallée du Lot. Mais d’autres intérêts que les seuls 444 habitants ont vraisemblablement pesé dans la volonté farouche des élus du canton réunissant Estaing, Entraygues, Bozouls et Espalion de garder Saint-Hippolythe dans son périmètre. Qui ont eu gain de cause... pour une voix.

Même conséquence pour Entraygues-sur- Truyère, qui souhaitait également rejoindre l’Aubrac-Carladez, mais restera donc dans la Vallée du Lot. Il ne reste plus que deux CDCI (26 février et 11 mars) pour que le nouveau visage de l’Aveyron soit arrêté. Avec d’autres points d’achoppements, notamment pour ce qui concerne le Réquistanais. Les urnes ne seront pas loin. Au cas où...

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