Drame dans une ferme de Mayran : il «a dû péter un câble»

«D’abord, quand j’ai vu passer l’ambulance des pompiers je me suis dit que le père avait dû faire un malaise, raconte un proche voisin. Puis les gendarmes sont arrivés pour investir l’exploitation, alors j’ai pensé que cela devait être plus grave. Mais à ce point, non, ce n’est pas possible. Je ne comprends pas ce qu’il s’est passé », ajoute-t-il avec un air de dépit.

Une incompréhension qu’ils étaient quelques-uns à partager mercredi matin, aux Farguettes, à l’heure où dans le reste du pays la nouvelle du drame qui venait de se dérouler un peu plus tôt sur l’exploitation de la famille Espinasse commençait à se répandre comme une traînée de poudre.

Une famille apparemment appréciée

«C’est une terrible nouvelle», estime Yves Mazars, le maire de Mayran dont dépend le lieu-dit Les Farguettes. «Je suis très touché par ce qui vient de se passer, explique l’élu. La famille Espinasse est très appréciée dans le village où elle réside depuis plusieurs générations. Pour tout le monde c’est l’incompréhension totale. C’est terrible pour la jeune femme qui vient de perdre la vie dans des circonstances dramatiques. Mais c’est aussi terrible pour les membres de cette famille, d’autant qu’à ma connaissance l’exploitation n’avait pas de problème particulier.»

Il «a dû péter un câble»

Un constat que ne partage pas Gilbert Pouget, qui avait employé Xavier Espinasse pendant une dizaine d'années comme saisonnier dans son entreprise de construction. Selon lui, les deux frères vivaient seuls «enfermés» avec leur père de 78 ans, dont ils avaient repris l'exploitation. «Ce sont deux frères qui s'engueulent tout le temps (...), ils ne sortent que pour la traite des bêtes», a expliqué ce voisin qui ne s'«étonne» pas du drame car le gardé à vue est "dépressif" depuis le décès de sa mère et «a dû péter un câble».