Mort d'une technicienne agricole à Mayran, suspicion d'homicide

  • Une enquête a été ouverte pour trouver les causes de sa mort, selon les gendarmes, dont la section de recherches de Toulouse a été dépêchée en Aveyron, en appui de la brigade de recherches de Rodez.
    Une enquête a été ouverte pour trouver les causes de sa mort, selon les gendarmes, dont la section de recherches de Toulouse a été dépêchée en Aveyron, en appui de la brigade de recherches de Rodez. José A. Torres
  • La section de recherches de Toulouse a été dépêchée en Aveyron, en appui de la brigade de recherches de Rodez.
    La section de recherches de Toulouse a été dépêchée en Aveyron, en appui de la brigade de recherches de Rodez. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Une jeune technicienne de la chambre d'agriculture de Rodez est morte dans des conditions suspectes mercredi à Mayran, dans une grosse ferme laitière aveyronnaise, où elle s'était rendue pour une visite sanitaire du bétail.

Le corps de la jeune femme, âgée d'environ 25 ans, a été retrouvé dans une retenue d'eau à 200 mètres du corps de ferme et une autopsie doit être pratiquée jeudi, selon une source sécuritaire. Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a indiqué qu'"il semble de manière avérée que ce n'est pas le chef d'exploitation qui a été l'auteur de ce crime" mais "son frère".

"Elle a vraisemblablement résisté"

La dépouille de la jeune technicienne a été découverte avec des "traces d'ecchymoses". "Elle a vraisemblablement résisté", a-t-on précisé de source sécuritaire. Le drame s'est déroulé sur l'exploitation familiale des frères Espinasse au lieu-dit "Les Farguettes" à Mayran, une commune de 600 habitants de la campagne aveyronnaise à une vingtaine de kilomètres de Rodez.

L'un des frères, Xavier Espinasse, âgé de 47 ans, a été interpellé et placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Rodez, selon une source proche du dossier. Le décès de la jeune femme a été déclaré à 9 heures. Quelques heures après la découverte du corps, les gendarmes s'employaient toujours à réunir des indices autour de la ferme, dont ils bloquaient l'accès aux médias. Autour de la bâtisse en pierre, érigée le long de la départementale, on pouvait distinguer quelques hangars, des citernes de lait et des tas de fumier recouverts de bâches et de pneus.

Sur place, le maire de Mayran, Yves Mazars, agriculteur retraité, s'est dit "attristé", évoquant les deux frères Espinasse, ses "voisins" qui avaient repris l'exploitation de leur père, comme une "famille très vaillante et tranquille". Le maire a déclaré devant la presse "ne pas penser que les frères Espinasse avaient des problèmes d'argent", soulignant qu'ils produisaient "du lait et de la viande". La victime était venue procéder à une "démarche de conseil", a indiqué le ministre de l'Agriculture, également porte-parole du gouvernement, qui a dénoncé un "événement grave" lors de sa conférence de presse suivant le Conseil des ministres.

Possible altercation

L'étang où la dépouille a été retrouvée se trouve à quelques centaines de mètres du bâtiment où les prélèvements sont effectués, au lieu-dit "Les Farguettes". En attendant les détails de l'enquête, M. Le Foll n'a pas souhaité "faire de lien entre ce fait gravissime et le contexte que l'on connaît".

Les agriculteurs multiplient depuis des semaines les actions pour dénoncer la faiblesse des cours de leurs productions. Les manifestations se sont multipliées ces derniers jours chez les éleveurs et agriculteurs pour exiger des mesures face à la crise du secteur.

On ignorait encore les raisons d'une possible altercation entre la jeune femme et le quadragénaire et si elle était liée à la visite sanitaire que la technicienne de la chambre d'agriculture, spécialisée dans le contrôle laitier, venait effectuer. Le président de la chambre d'agriculture, Jacques Molières, a déclaré à Centre Presse que la prestation de la jeune femme, initialement prévue lundi matin, avait été "décalée de deux jours, je ne sais pourquoi".

Il a expliqué que la jeune Elodie était venue "assister à la traite du matin pour conseiller l'éleveur", non pas pour sanctionner, "mais pour aider, accompagner l'agriculteur". "Dans un élevage, les vaches doivent être régulièrement contrôlées, des prélèvements sont effectués sur le lait pour mesurer les taux protéiques, butyriques... à partir de là, le technicien peut donner des conseils à l'éleveur", a encore déclaré M. Molières. Depuis un mois, on ne compte plus les blocages de routes et de centres commerciaux, à grand renfort de feux et de déversements de tonnes de fumier et de déchets divers.

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