Drame de Mayran : Xavier Espinasse mis en examen pour assassinat

  • Le drame a eu lieu tôt mercredi sur l'exploitation familiale des Espinasse, aux Farguettes (commune de Mayran).
    Le drame a eu lieu tôt mercredi sur l'exploitation familiale des Espinasse, aux Farguettes (commune de Mayran). José A. Torres / Centre Presse
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Déféré ce vendredi matin à Montpellier après 48 heures de garde à vue, Xavier Espinasse a reconnu, ce matin, avoir préparé son crime pendant la visite de la jeune technicienne de la Chambre d'agriculture de l'Aveyron. Sans apporter de motif précis, il a reconnu avoir tué Elodie Bonnefille mercredi matin.

L'auteur présumé dit avoir mûri son projet. Des "motifs irrationnels" selon le procureur de Montpellier qui requiert la détention provisoire de Xavier Espinasse. Une information judiciaire a été ouverte pour "assassinat, homicide volontaire avec préméditation". Xavier Espinasse a été déféré devant un juge d'instruction dans la journée, puis mis en examen pour "assassinat" en milieu d'après-midi. 

Au moment des faits, cet homme de 47 ans, un des deux frères gérant l'exploitation familiale dans laquelle le meurtre a eu lieu mercredi, était dans un "délire interprétatif paranoïaque", a ajouté le procureur de Montpellier Christophe Barret au cours d'une conférence de presse, soulignant que son état de santé mental restait "compatible" avec son défèrement.

Prévenus par le frère du suspect et un voisin, les pompiers et les gendarmes notent "immédiatement" mercredi que le suspect "tient des propos incohérents" et fait état de "motifs irrationnels" pour expliquer son geste, a souligné Christophe Barret : en garde à vue, il explique "avec calme" que "depuis plusieurs jours, des choses n'allaient pas chez les hommes et les animaux. Il fallait qu'il la tue pour que cela cesse".

Mais selon le procureur, l'exploitant agricole, qui n'avait aucun antécédent psychiatrique ni judiciaire, "a mûri son projet, a pris les clefs laissées sur le contact de la voiture par la jeune femme pour l'empêcher de partir". Il l'a ensuite "ceinturée, étranglée et noyée". "L'intention homicide n'est pas niée", dit encore le procureur. "C'est quelqu'un de calme, qui s'explique".

L'autopsie de la victime, Elodie Bonnefille, 26 ans, a révélé que sa mort avait été causée par "une combinaison de strangulation et de noyade", a aussi précisé M. Barret.

Le frère en salle de traite au moment des faits 

La famille dont est issu le suspect "n'a pas une vie marginale ou recluse", a souligné le procureur de Montpellier. "Ce sont des gens qui étaient au coeur de la vie" de ce village de 600 habitants. L'exploitation "fonctionnait bien", assure-t-il. La jeune technicienne, qui venait régulièrement dans cette exploitation de 120 vaches dont 60 laitières et de 50 hectares de terres, était arrivée mercredi à 6 heures dans cette ferme du hameau des Farguettes. Ses interventions, destinées à rendre plus productive l'exploitation laitière, duraient en moyenne une heure trente.

C'est au moment de son départ que l'agriculteur s'en serait pris à elle. L'autre exploitant, également âgé de 46 ans et qui se trouvait dans la salle de traite auprès de machines bruyantes au moment des faits, n'a rien vu et rien entendu. Pas plus que son père, âgé et sourd, qui est alité dans la maison à ce moment-là. Le cadet des exploitants va alerter un voisin en lui disant "mon frère a fait une connerie !" Ce voisin prévient les secours vers 7h50 en pensant à un suicide.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?