Suppression des trains de nuit : le Rodez-Paris sauvé
Le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies a annoncé vendredi que l'Etat se désengageait des lignes de nuit à l'exception de deux, celles entre Paris et Briançon et la Paris-Rodez-Latour-de-Carol, lors d'un point d'étape sur l'avenir des Trains d'équilibre du territoire (TET), plus connus sous leur marque commerciale "Intercités".
Depuis la signature d'une convention en 2010 entre l'Etat et la SNCF, en cours de renouvellement pour 2016-2020, l'Etat est devenu une "autorité organisatrice de plein exercice" qui lui permet d'intervenir directement sur la bonne marche de ce réseau et de subventionner ces trains chroniquement déficitaires. Depuis 2011, leur fréquentation a baissé de 20% et le déficit devrait dépasser 400 millions d'euros cette année. Il existe 22 lignes TET de jour et 8 lignes TET de nuit.
3% des passagers
Lors de la présentation de sa feuille de route le 7 juillet dernier, Alain Vidalies avait déjà annoncé que l'Etat s'engageait à investir 1,5 milliard d'euros pour renouveler le parc de matériel roulant des lignes "structurantes" d'ici 2025.
Concernant les trains de nuit, qui représentent 25% de déficit alors qu'ils ne transportent que 3% des passagers, le gouvernement annonce son désengagement de 6 des 8 lignes existantes. Il préserve Paris-Briançon et Paris-Rodez-Latour-de-Carol. Il lance toutefois un "appel à manifestation d'intérêt" pour permettre à d'éventuels opérateurs ferroviaires de proposer de "nouveaux schémas d'exploitation innovants". Les résultats de cet appel et les décisions prises en conséquence seront annoncés le 1er juillet prochain.
Pour Delga, l'Etat doit revoir sa copie
La présidente de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées a immédiatement réagi, via un communiqué : " Si je me satisfais de voir les lignes Paris-Rodez et Paris-Toulouse-Latour-de-Carol maintenues, je ne peux accepter l'abandon par l'Etat des lignes Paris-Toulouse-Cerbère et Paris-Toulouse-Tarbes-Hendaye qui constitue un coup porté à la desserte de la Région Languedoc Roussillon Midi Pyrénées" a-t-elle déclaré.
"Je considère en effet que ces lignes ont une véritable utilité sociale. La nouvelle Région que je préside est aujourd'hui le parent pauvre de la grande vitesse, en attendant le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) et la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP). Cela justifie, plus encore, le maintien des dessertes de nuit alors que, faut-il le rappeler, c'est l'essence même des TET de pallier ces déséquilibres territoriaux. Je demande aujourd'hui au gouvernement que ces solutions soient réellement et rapidement réétudiées."
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