Les accrocs de l'intercommunalité

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Joël Born

Le schéma départemental de coopération intercommunale boucle la dernière ligne droite, la copie finale devant être rendue d’ici le 31 mars. Le nouvel Aveyron communautaire devrait comprendre une vingtaine d’intercommunalités.

La coopération intercommunale n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Loin s’en faut. C’est même souvent une rivière tourmentée. Les services préfectoraux en savent quelque chose.

Depuis des années, en effet, les réunions se multiplient pour tenter de mettre en place le nouveau schéma de coopération intercommunale. Et force est de reconnaître que le dossier a avancé au ralenti. À petits pas.

Régulièrement retardé par les accrocs et les tensions qui apparaissent ici et là. Pas toujours d’ailleurs dans le sens de l’intérêt général. Car il arrive aussi que l’on se heurte à des querelles de personnes, des intérêts politiques ou financiers.

L’arbitrage de l’État

L’ancienne préfète, Cécile Pozzo di Borgo, a dû faire face à quelques tirs nourris, quelques foires d’empoigne, et doit se souvenir encore de certaines réunions mouvementées de la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI), durant lesquelles il lui fut bien difficile de «faire la police.»

D’autres, tout bonnement annulées, en raison de l’absence de trop d’élus. Après ce fastidieux et indispensable travail de défrichage, qui a parfois obligé l’État à faire preuve de fermeté et à trancher, les collectivités locales aveyronnaises abordent la dernière ligne droite.

Celle qui doit conduire au schéma définitif. Avec les nouvelles crispations que l’on imagine. Pour la première fois, lors de la dernière réunion de la CDCI, les élus ont voté à bulletins secrets. Preuve du (mauvais) climat de défiance qui présidait les débats.

«Ce ne sont plus les élus qui décident, c’est l’administration. C’est une vision parisienne de l’organisation territoriale, sans nuance, coupée du terrain», déclarait dès septembre 2015, le président du Conseil départemental, Jean-Claude Luche, évoquant la nouvelle carte intercommunale de l’Aveyron, dessinée par les services préfectoraux.

Les ultimes ajustements

L’arrêté préfectoral portant schéma départemental de coopération intercommunale sera adopté d’ici la fin mars 2016, pour une mise en œuvre au 1er janvier 2017. Outre le fait de restreindre le nombre d’intercommunalités de 36 à 17, ce schéma prévoit également la dissolution (une trentaine) ainsi que la fusion de plusieurs syndicats intercommunaux. Les deux dernières et ultimes rencontres de la CDCI ont lieu demain et vendredi 11 mars. Le temps d’effectuer les derniers ajustements nécessaires, et d’entériner ou non les derniers amendements.

Long et usant

Les premières rencontres de la CDCI ont eu lieu en avril 2011. Une éternité. Sachant qu’à l’époque, on parlait de sept mois de concertation. On sait ce qu’il en est advenu. Jean-Louis Grimal, le président de l’association départementale des maires (ADM12), ne cache pas qu’il était temps que cela s’achève. «Ce fut long et usant», reconnaît-il, posant finalement un regard positif et constructif, sur le chemin accompli.

«L’accouchement fut difficile, mais je pense qu’on va arriver à un consensus autour d’une vingtaine d’intercommunalités. C’est une bonne chose, commente l’élu de Curan. Aujourd’hui, compte tenu des marges de plus en plus réduites, il faut mutualiser et la communauté de communes est un bon moyen.»

Nécessaire «dimension humaine»

Au final donc, les communautés du Pays de Salars et de Lévezou-Pareloup devraient rester (du moins dans un premier temps) séparées, et celle du Villefranchois devrait se limiter au regroupement de seulement trois communautés (celles du Villeneuvois, du Villefranchois et du Najacois) et non cinq comme initialement envisagé dans le schéma, Bas-Ségala et Aveyron-Ségala se retrouvant associées. Et Jean-Louis Grimal d’insister sur la nécessaire «dimension humaine», qu’il convient, selon lui, de préserver.

«En évitant de faire comme dans le Figeacois, où ils vont être obligés de sectoriser.» Difficile d’imaginer, en effet, une continuité et une harmonisation communautaires sur un territoire qui regroupe 80 communes aux aspirations forcément très différentes. Qui plus est, à cheval sur deux départements.

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