Bœufs gras de Laguiole : les lauréats du concours restent au pays

  • Le 17e festival des bœufs gras de Pâques se poursuit aujourd’hui sur le foirail et dans les rues de Laguiole.
    Le 17e festival des bœufs gras de Pâques se poursuit aujourd’hui sur le foirail et dans les rues de Laguiole. Rachid Benarab / Centre Presse Aveyron
Publié le , mis à jour
R.B.

Enchères. La génisse fleur d’aubrac et le bœuf label rouge ont été achetés par des locaux.

Un sourire radieux barre le visage de Lucien Conquet (au centre sur la photo). Après de longues minutes de tension, le boucher de Laguiole bombe fièrement le torse et peut enfin laisser éclater sa joie. Une joie partagée par de nombreux maquignons qui n’hésitent pas à applaudir celui qui vient de damer le pion au jeune directeur d’une grande enseigne nationale. Venu spécialement de la région parisienne pour ce 17e festival des bœufs gras de Pâques, à Laguiole, ce dernier ne rentrera pas avec la bête qu’il avait ciblée en priorité.

Car malheureusement pour lui, Lucien Conquet avait également jeté son dévolu sur ce magnifique bœuf aubrac label rouge lauréat du concours des bœufs gras de Laguiole. L’enchère qui a débuté à 6€ le kg a été suivie par une poignée d’acheteurs. Mais à mesure que le prix s’élevait, ils se retiraient. À 13 euros, ils n’étaient plus que deux: Lucien Conquet et le directeur de l’enseigne parisienne des Mousquetaires. Voyant que le boucher local n’avait pas l’intention de lâcher l’affaire, le jeune directeur s’est finalement retiré. Entre-temps l’enchère était montée à 18,90€ le kilo. Pour une bête de près de 900 kg, cela représente un sacré investissement que le boucher de Laguiole aura bien du mal à rentabiliser.

En revanche, ce petit coup d’éclat ne manquera pas de lui apporter un supplément de notoriété et de prestige. Cette belle vente - le record de 22€/kg à Laguiole n’a pas été battu - ne doit pas occulter la crise traversée par les éleveurs. "Le concours et les enchères c’est un peu l’arbre qui cache la forêt, explique un habitué. D’ailleurs, les enchères pour le 2e prix du concours (une génisse fleur d’aubrac acheté par Vincent Favier du restaurant L’Aubrac/ Maison Brouzes) n’ont pas dépassé 9,20€/kg. Ce n’est déjà pas énorme pour un tel animal. Et bien qu’elles soient aussi magnifiques, les 190 autres bêtes présentes hier sur le foirail ne devraient pas s’échanger au-delà de 4 ou 5€/kg, estime-t-il en ajoutant : c’est trop peu".

Le programme de dimanche : à partir de 10heures, défilé dans les rues du village. Puis sur les coups de midi, bénédiction des bêtes et remise des récompenses.

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