Contre la loi El Khomri : une mobilisation en "demi-teinte", selon des éditorialistes

  • De jeunes manifestants à Paris, le 9 mars 2016
    De jeunes manifestants à Paris, le 9 mars 2016 AFP - THOMAS SAMSON
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Centre Presse Aveyron

Au lendemain des manifestations contre le projet de loi El Khomri de réforme du droit du travail, une grande partie des quotidiens jugent jeudi que la mobilisation pour ce "premier tour de chauffe" a été en "demi-teinte".

"Avec quelques dizaines de milliers de manifestants dans le pays, elle a été en demi-teinte", juge ainsi Jean-Francis Pécresse, dans les Echos. "La pression de la rue n’est pas si forte qu’elle puisse empêcher l’exécutif de mener à bien sa réforme libérale du droit du travail", estime-t-il. "Mais, pour la gauche, le prix politique à payer en 2017 sera si élevé qu’il risque de rendre impossible ce qui n’est à présent qu’improbable : la présence de François Hollande au second tour de l’élection présidentielle."

Dans Le Figaro, Yves Thréard n'est pas mécontent d'écrire que "Martine Aubry et ses amis frondeurs, Philippe Martinez et la CGT, le jeune William Martinet et l’Unef, n’avaient pas, hier, de quoi pavoiser", car, selon lui, "la mobilisation ne fut pas à la hauteur de leurs espoirs".

Comme Le Parisien, qui parle d'un "premier round", dans Le Midi Libre, Jean-Michel Servant évoque un "premier tour de chauffe plutôt tiède (qui) n’a aucune chance, dans l’immédiat, de faire reculer le gouvernement".

"La France qui se lève tôt n’a pas massivement défilé dans les rues", traduit Raymond Couraud dans L'Alsace. Comme Pierre Cavret (Ouest-France) qui écrit que "la mobilisation n’a pas crevé les plafonds".

Un point de vue radicalement différent dans L'Humanité, où Patrick Apel-Muller se félicite notamment du fait que les "jeunes (...) ont fait d’un premier rendez-vous de mobilisation contre la loi de régression sociale un succès remarquable". Il constitue, selon lui, un "précieux atout pour les autres temps forts qui s’annoncent les 17 et 31 mars".

- 'Génération Klenex' -

Guillaume Goubert (La Croix) met en garde ces "nouvelles générations" de ne pas "contribuer, par les manifestations du moment, à renforcer l’immobilisme" d'autant qu'"elles n’en seront pas les bénéficiaires".

Pourtant, Didier Rose (Dernières Nouvelles d'Alsace) évoque cette "génération Klenex" qui "se voit stagiaire à vie". Elle a "un lourd passif à solder en cette fin de mandat", estime Florence Chédotal (La Montagne Centre-France) car les nouvelles générations "ne vivront pas mieux en 2017 qu'elles ne vivaient en 2012" et "savent désormais (que) la confiance est rompue, (que) l'espoir a vécu".

Mais Bruno Dive (Sud-ouest), estime pour sa part que "les manifestations d’hier ont connu un certain succès (qui) en annonce peut-être d’autres" et "devrait inciter le gouvernement à lâcher un peu de lest".

Quoi qu'il en soit, Jean-Louis Hervois pense dans La Charente Libre que "cette journée de mobilisation renvoie l’image d’une gauche totalement fracturée". Comme le souligne dans Le Journal de la Haute-Marne, Patrice Chabanet : "l''originalité politique de ce conflit" tient au fait que "les attaques viennent surtout d'une partie de la majorité".

Source : AFP

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