En Aveyron, l'ouverture de la pêche sous les meilleurs auspices

Les marchands d’articles de pêche et les trésoriers d’AAPPMA le savent. Un week-end d’ouverture ensoleillé et des rivières bien remplies, attirent les pêcheurs au bord de l’eau. Un peu comme une belle mouche noire la truite des boraldes ! Pour l’heure, à défaut de savoir si le beau temps sera au rendez-vous, une chose est sûre : les précipitations soutenues des mois de janvier et février ont fait remonter le niveau des cours d’eau.

Et par la même occasion le moral des pêcheurs de truites, qui l’an passé dès le printemps et quasiment jusqu’à la fin de l’année avaient dû attendre patiemment, non sans angoisse, que le ciel entende leurs suppliques. Depuis, on le sait, c’est le soulagement chez les responsables fédéraux qui admettent «être passés fins» en 2015. 

La saison s’annonce bien

Tout d’abord, les truites fario ont pu se reproduire normalement sur les secteurs habituels où parfois de magnifiques géniteurs ont été observés et filmés. Ensuite, les pontes ont apparemment peu souffert des récentes crues. C’est, pour l’instant, l’autre bonne nouvelle rassurante de ce début de saison, à laquelle il faut ajouter aussi les très correctes densités de truites sauvages enregistrées au cours des campagnes de pêches électriques 2015.

Reste maintenant aux pêcheurs d’être attentifs. Éviter de marcher sur les frayères jusqu’à la mi-avril pour ne pas écraser les alevins réfugiés sous les graviers serait une très bonne chose. Ceci étant rappelé, et malgré toutes les incertitudes inhérentes au fonctionnement des milieux naturels (2 à 3% seulement des truites sauvages évoluant dans un milieu en bon état atteignent l’âge adulte), l’ouverture se présente plutôt bien.

De jolies truites pour tous les goûts

Enfin, côté pêcheurs, les nombreux appels enregistrés à la fédération et la vente soutenue des cartes de pêche laissent penser que le moral est au beau fixe. Ce week-end, et au-delà de toutes ces considérations, les disciples de Saint-Pierre vivront -en tout cas pour les plus acharnés d’entre eux-, une véritable délivrance. Après une longue hibernation, pêcher et partager sa passion est devenu vital !

Certains retrouveront par conséquent les plans d’eau et les tronçons de rivière où ont été programmés d’importants lâchers de truites arc-en-ciel et fario. Un gros travail qu’assurent les AAPPMA aveyronnaises et leurs bénévoles qu’au passage il convient de saluer. D’autres en revanche préféreront des sites où la truite sauvage est reine. Les boraldes, le Lot, le Tarn, et bien sûr la Dourbie ou encore le Cernon, pour ne citer que ces joyaux de la pêche de la truite en Aveyron, feront partie des destinations possibles. 

Enfin, samedi, en s’approchant de l’eau, alors que le jour se lève à peine, quelques pêcheurs, avant de lancer leur ligne, ressentiront certainement ce petit frisson réconfortant qu’un vieux pêcheur américain (John D. Voelker dans le livre «Testament d’un pêcheur à la mouche») a tenté de comprendre : «Je pêche parce que j’aime pêcher… Et parce que dans un monde où les hommes semblent pour la plupart passer leur vie à faire des choses qu’ils détestent, la pêche est pour moi à la fois une inépuisable source de joie et un petit acte de rébellion… J’aime pêcher parce que les truites ne mentent ni ne trichent, et qu’elles ne se laissent pas acheter ni corrompre ni impressionner par une quelconque démonstration de pouvoir : on ne les gagne qu’à force de quiétude, d’humilité et de patience infinie.» Après ces rafraîchissantes paroles, vite au bord de l’eau et bonne pêche à toutes et à tous ! 

A noter : la Fédération départementale de pêche a mis a disposition des amateurs une carte interactive qui répertorie, situe et commente, tous les sites de pêche. A vous de jouer !