Loi Travail: la nouvelle mouture d'un projet qui divise dévoilée lundi

  • Le Premier ministre Manuel Valls entre les ministres du Travail Myriam El Khomri et de l'Economie Emmanuel Macron le 11 mars 2016 à Matignon
    Le Premier ministre Manuel Valls entre les ministres du Travail Myriam El Khomri et de l'Economie Emmanuel Macron le 11 mars 2016 à Matignon AFP - THOMAS SAMSON
  • François Hollande et Manuel Valls sur le perron de l'Elysée le 12 mars 2016 à Paris
    François Hollande et Manuel Valls sur le perron de l'Elysée le 12 mars 2016 à Paris AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Philippe Martinez responsable de la CGT lors d'une manifestation le 10 mars 2016 à Paris Philippe Martinez responsable de la CGT lors d'une manifestation le 10 mars 2016 à Paris
    Philippe Martinez responsable de la CGT lors d'une manifestation le 10 mars 2016 à Paris AFP - JACQUES DEMARTHON
  • Manifestation d'étudiants contre le projet de loi Travail le 9 mars 2016 à Paris
    Manifestation d'étudiants contre le projet de loi Travail le 9 mars 2016 à Paris AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Loi du travail : changements pour les entreprises
    Loi du travail : changements pour les entreprises AFP - Paul DEFOSSEUX, Kun TIAN, Jean-Michel CORNU
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Centre Presse Aveyron

Exercice très périlleux lundi pour Manuel Valls: le Premier ministre dévoilait aux partenaires sociaux une version "corrigée" du projet contesté de réforme du droit du Travail qui divise jusqu'au sein de la majorité, jouant ainsi son "va-tout", selon les éditorialistes.

Côté patronat, les numéros un du Medef, CGPME et UPA sont arrivés vers 14H30, de même que ceux de la CFDT, CGT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC côté syndicats et l'Unef pour les étudiants. La réunion a débuté vers 14H45, ont indiqué des sources syndicales à l'AFP.

"Je suis venu pour écouter, pour entendre le verdict", a lancé Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, alors que Pierre Gattaz, le patron des patrons, n'a pas dit un mot.

Luc Bérille (Unsa) et Philippe Louis (CFTC) ont dit avoir "bon espoir" quant aux annonces du Premier ministre.

La nouvelle mouture est annoncée comme un "compromis ambitieux" par l'exécutif, toutefois pris en tenailles entre des attentes difficilement conciliables.

D'un côté, des syndicats (CGT, FO notamment), des jeunes et des socialistes réclament le retrait pur et simple du projet qu'ils assimilent à un détricotage du code du travail.

A l'opposé, le patronat refuse son "affadissement".

Entre les deux, des syndicats dits réformistes, CFDT en tête, qui ont milité pour une réécriture des points litigieux. En particulier: le plafonnement des indemnités prud'homales, les critères de licenciement économique ou des décisions unilatérales des patrons de PME en matière d'aménagement du temps de travail.

Même dans ce camp qui a joué la carte de la négociation (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa), le ton s'est durci à la veille des arbitrages. Les "réformistes" brandissent aujourd'hui la menace d'une mobilisation "dans la rue".

Les éditorialistes, eux, prédisaient lundi "un recul" du gouvernement (L'Opinion) ou à tout le moins des "modifications substantielles" sur le barème, le licenciement économique, le forfait-jours notamment (Les Echos).

Le président de la République et le Premier ministre se sont encore parlé tout au long du week-end, pour des arbitrages pris "en commun", selon l'entourage de François Hollande.

Aux côtés des interlocuteurs habituels, CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC et Unsa, pour les syndicats de salariés, Medef, CGPME et UPA pour le patronat, ont également été invitées les deux premières organisations étudiantes, l'Unef et la Fage.

- 'Désaccord profond' -

Redoutant de s'aliéner les jeunes, l'exécutif les avait déjà reçus vendredi, deux jours après leur mobilisation estampillée #OnVautMieuxQueCa. Mais le "désaccord de fond" a perduré, selon l'Unef.

Mercredi, plusieurs milliers d'étudiants et lycéens avaient battu le pavé contre cette loi de la "précarité", comme les salariés en grève à l'appel de la CGT, de FO, de la FSU et de Solidaires.

Et l'Unef planifie déjà une nouvelle journée d'action le 17 mars avant de se rallier le 31 à l'appel à faire grève et à manifester des syndicats, notamment la CGT et FO.

La majorité est elle-même divisée. Des parlementaires menacent de s'y opposer et le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) est très remonté, redoutant "une fracture de la gauche". Mercredi, une quinzaine de parlementaires socialistes sont descendus dans la rue, avec des membres d'EELV.

Les députés socialistes Christophe Sirugue, pressenti pour être le rapporteur du texte, et Catherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales, sont eux-mêmes montés au créneau pour demander au Premier ministre, dans une lettre, de réécrire plusieurs dispositions (barème, licenciement économique...), a révélé lundi France Info. Ils devraient être reçus à 13H00 à Matignon.

Pour Philippe Martinez, patron de la CGT, cela "montre à quel point c'est la cacophonie" et l'absence de "concertation", de "dialogue".

Selon un élu PS, un séminaire de députés socialistes mardi dernier a révélé "beaucoup d'inquiétudes", et pas seulement parmi les frondeurs. Un nouveau séminaire se tiendra lundi soir.

Face à ces dissensions, la droite redoute que le texte ne soit vidé de sa substance.

"Je crains que ce ne soit feue la loi Travail et que (...) le président de la République et le Premier ministre en écrivent le faire-part" de décès, a ainsi déclaré dimanche le président LR du Sénat, Gérard Larcher.

"Dans le meilleur des cas, la montagne accouchera d'une souris", a affirmé mercredi Nicolas Sarkozy.

Source : AFP

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