Ligue 1: Bordeaux-Sagnol, une fin inéluctable

  • L'entraîneur de Bordeaux Willy Sagnol en conférence de presse, le 12 mars 2016 à Toulouse
    L'entraîneur de Bordeaux Willy Sagnol en conférence de presse, le 12 mars 2016 à Toulouse AFP/Archives - PASCAL PAVANI
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Centre Presse Aveyron

Déjà en difficulté à l'automne, l'aventure de Willy Sagnol à Bordeaux a pris fin lundi deux jours après une énième déculottée, 4-0 à Toulouse, qui a poussé ses dirigeants à prendre les devants et le limoger.

Jusque-là, le Château du Haillan n'était pas habitué à se séparer d'un entraîneur en cours de saison: en vingt ans de présidence, Jean-Louis Triaud n'avait procédé de la sorte qu'à une seule occasion, à l'automne 2003, à l'encontre d'Élie Baup.

Sauf que la situation de Sagnol, 39 ans le 18 mars, qui avait repris du poil de la bête en janvier en même temps que son buteur Cheick Diabaté retrouvait le chemin des filets, s'est fortement détériorée depuis, devenant même "sportivement préoccupante", selon le club dans son communiqué justifiant cette séparation.

Depuis un mois et demi, Bordeaux a concédé cinq défaites par plus de trois buts d'écart, pointe à une peu flatteuse 14e place au classement vu son budget (7e de L1 à l'entame de la saison) avec seulement cinq points d'avance sur la zone de relégation.

Pire, les Girondins ne devancent que la lanterne rouge Troyes au classement des défenses avec 48 buts encaissés après 30 journées, du jamais vu depuis près de 40 ans en Gironde.

La première saison de Sagnol, arrivé à la tête des Girondins à l'été 2014 en remplacement de Francis Gillot, avait démarré sur les chapeaux de roues -Bordeaux leader après quatre journées en août 2014- et s'était finie de manière positive avec une 6e place finale, synonyme de qualification pour les barrages de l'Europa League. Des bons résultats qui avaient fait oublier l'immense polémique née de ses propos controversés sur le "joueur typique africain".

- Ambiance délétère -

Mais l'exercice 2015-2016, sur le terrain, s'est avéré plus compliqué.

Sagnol, un footballeur ayant commencé sa carrière avec le club de sa ville natale, Saint-Etienne, avec à son actif 58 sélections en équipe de France, dont une finale de Coupe du monde (2006), un titre de champion de France avec Monaco (2000), cinq titres de champion d'Allemagne et une Ligue des champions (2001) avec le Bayern Munich, est le 10e entraîneur remercié cette saison en France.

Il paye finalement une multitude de faits contraires entre les blessures de longue durée de ses joueurs cadres -Grégory Sertic, Nicolas Pallois, Jaroslav Plasil, Clément Chantôme et Diabaté- de trop nombreuses suspensions plombant son effectif fortement rajeuni en janvier et très inexpérimenté, ainsi qu'une ambiance délétère. Le chaotique parcours sportif a, en effet, été aussi émaillé de multiples incidents en dehors des terrains: heurts avec les supporteurs, bagarre entre deux joueurs (Jérôme Prior et Lamine Sané), insultes à l'égard d'adversaires (Adam Ounas contre le Toulousain Wissam Ben Yedder)...

- Errances tactiques -

En 21 mois passés sur le banc girondin, l'ancien sélectionneur des Espoirs n'a aligné la même équipe que deux fois consécutivement, preuve d'une instabilité chronique qu'il n'a jamais pu et su endiguer.

S'il s'est défaussé plusieurs fois en pointant l'Europa League comme pompeuse d'énergie, Sagnol paye ses errances tactiques, stratégiques, manifestes depuis de longs mois, ainsi que sa gestion de l'après-mercato hivernal, terrible statistiquement, notamment depuis la blessure du gardien et pilier des Girondins Cédric Carrasso qui a laissé son bloc défensif sans repère.

Sous pression alors que se profilait un match à quitte ou double à domicile contre Bastia, dimanche prochain, le discours de Sagnol ne semblait plus passer ces dernières semaines auprès de ses joueurs et de ses dirigeants qui, après lui avoir renouvelé leur confiance à deux reprises cet automne, ont décidé d'arrêter les frais.

Pour éviter la relégation, ils ont confié les destinées de leur club à des anciens joueurs du club, qui seront présentés mardi après l'entraînement matinal.

Le premier est Ulrich Ramé, gardien double champion de France (1999 et 2009) qui travaillait au centre de formation des Girondins, nommé entraîneur principal. Il sera assisté de l'ancien latéral Mathieu Chalmé.

Deux membres de l'ancien encadrement technique de Sagnol, les historiques Eric Bedouet et Franck Mantaux, participeront à l'opération maintien ainsi que Pierre Espanol, entraîneur au club depuis 2011.

Source : AFP

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