Barack Obama à Cuba pour écrire l'histoire

  • Des touristes posent devant une photo de Obama et Castro, le 19 mars 2016, à l'entrée d'un restaurant à la Havane, la veille de l'arrivée historique du président américain à Cuba
    Des touristes posent devant une photo de Obama et Castro, le 19 mars 2016, à l'entrée d'un restaurant à la Havane, la veille de l'arrivée historique du président américain à Cuba AFP - YURI CORTEZ
  • Chronologie des relations entre les Etats-Unis et Cuba depuis 1959.
    Chronologie des relations entre les Etats-Unis et Cuba depuis 1959. AFP - Gustavo Izús
  • Une femme portant un panatalon aux couleurs du drapeau américain, se promène dans les rues de La Havane, le 17 mars 2016 Une femme portant un panatalon aux couleurs du drapeau américain, se promène dans les rues de La Havane, le 17 mars 2016
    Une femme portant un panatalon aux couleurs du drapeau américain, se promène dans les rues de La Havane, le 17 mars 2016 AFP/Archives - YAMIL LAGE
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Centre Presse Aveyron

Le président américain Barack Obama s'apprête dimanche à tourner une page historique en se rendant à Cuba, un des derniers bastions du communisme avec lequel il entend mettre fin à plus de cinq décennies d'antagonisme forcené.

En débarquant dimanche vers 17H00 locale (21H00 GMT) sur le tarmac de l'aéroport Jose Marti de La Havane, M. Obama deviendra le premier dirigeant américain en exercice à venir sur l'île depuis Calvin Coolidge, en 1928.

Accompagné de son épouse Michelle et de leurs deux filles Malia et Sasha, il se déplace avec un double objectif : aller à la rencontre du peuple cubain et consolider le spectaculaire rapprochement engagé fin 2014 avec le Cuba de Raul Castro.

Au moment de boucler son second mandat, M. Obama souhaite réussir un "coup" diplomatique et avancer le plus possible sur le dossier cubain afin de compliquer tout retour en arrière, quel que soit son successeur en 2017.

C'est cet objectif qui a conduit la Maison Blanche à décréter ces derniers mois une série de mesures assouplissant l'embargo imposé à l'île depuis 1962, dont la levée totale dépend du Congrès.

La chaîne hôtelière Starwood a annoncé samedi avoir obtenu le feu vert du Département du Trésor pour ouvrir deux hôtels à La Havane, devenant ainsi la première multinationale américaine à profiter des nouvelles réglementations pour s'installer à Cuba depuis la révolution castriste de 1959.

chaîne hôtelière Starwood A son arrivée dimanche, le président américain doit faire étape à l'ambassade, puis rejoindre la vieille ville en longeant le Malecon, boulevard de bord de mer le long duquel de nombreux Cubains devraient se masser pour voir passer sa limousine blindée.

Dans la soirée, il doit parcourir les rues de la vieille Havane, classées au patrimoine de l'Unesco et toilettées pour l'occasion, puis rencontrer le cardinal Jaime Ortega, un des artisans du rapprochement américano-cubain.

Le temps fort de la visite du président américain sera le discours qu'il prononcera mardi dans un théâtre de La Havane, devant un public soigneusement sélectionné et les caméras de la télévision cubaine.

Samedi, le président Obama a surpris les Cubains en se prêtant au jeu d'un petit sketch avec le célèbre humoriste cubain Panfilo. Mise en ligne par l'ambassade américaine, la vidéo a été diffusée dans la soirée par la télévision d'Etat, provoquant l'étonnement de nombreux Havanais.

- Les Dames en Blanc manifestent -

A La Havane, si l'effervescence est palpable, beaucoup de Cubains ayant grandi pendant la guerre froide, bercés par les diatribes anti-impérialistes de Fidel Castro, peinent encore à réaliser que l'impossible est en passe de se produire.

"Un président des Etats-Unis à Cuba (...) probablement accueilli avec des sourires, des applaudissements et des groupes musicaux! Jamais dans nos rêves ou nos cauchemars nous n'imaginions voir quelque chose de tel de notre vivant", confie l'écrivain Leonardo Padura dans le blog d'informations Cafefuerte.

En revanche pas de rencontre prévue entre Barack Obama et Fidel Castro, âgé de 89 ans, si l'on en croit la Maison Blanche.

Si les médias cubains ont pour l'instant accordé une maigre couverture à cette visite, les drapeaux américains ont fleuri ces derniers jours dans les rues de la capitale.

"Bien-sûr qu'on lui souhaite la bienvenue!", clame Reinaldo Peres, serveur de 42 ans dans le centre de La Havane. "Je pense qu'il devrait emménager ici, Donnez-lui une maison!", rigole-t-il, illustrant le capital de sympathie dont jouit le président américain à Cuba.

Malgré l'engouement autour de ce déplacement longtemps impensable, l'embargo reste en place et les changements espérés par Washington pourraient tarder à se concrétiser.

Jeudi, le ministre cubain des Affaires étrangères a rappelé que La Havane n'était pas disposée à "renoncer à un seul de ses principes (...) pour avancer vers la normalisation".

M. Obama a, lui, obtenu de pouvoir rencontrer des dissidents mardi et prévenu qu'il évoquerait "directement" les droits de l'Homme lors de ses entretiens lundi avec Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel voici presque 10 ans.

Comme chaque dimanche depuis 2010, l'organisation dissidente des Dames en blanc se préparait à effectuer une marche sur son parcours habituel dans le quartier de Miramar (ouest de la Havane) pour exiger plus de libertés sur l'île.

Berta Soler, leader de ce groupe lauréat du prix Sakharov du Parlement européen en 2005, a été invitée à rencontrer M. Obama mardi mais elle a indiqué à l'AFP qu'elle ne s'était pas encore décidée.

"Vous avez affirmé que vous ne viendriez que s'il y avait des avancées sur les droits de l'homme, or cela ne s'est pas produit", a-t-elle rappelé à l'adresse du président américain.

Source : AFP

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