Violences et interpellations lors des manifestations contre la loi travail

  • Des étudiants manifestent contre le projet de loi travail à Strasbourg le 24 mars 2016
    Des étudiants manifestent contre le projet de loi travail à Strasbourg le 24 mars 2016 AFP - FREDERICK FLORIN
  • Des manifestants près de poubelles en feu dans cortège contre le projet de loi travail à Nantes le 24 mars 2016
    Des manifestants près de poubelles en feu dans cortège contre le projet de loi travail à Nantes le 24 mars 2016 AFP - LOIC VENANCE
  • Des policiers anti-émeute arrêtent un manifestant contre le projet de loi travail à Nantes le 24 mars 2016
    Des policiers anti-émeute arrêtent un manifestant contre le projet de loi travail à Nantes le 24 mars 2016 AFP - LOIC VENANCE
  • Loi travail : modifications pour les jeunes
    Loi travail : modifications pour les jeunes AFP - Laurence SAUBADU
  • La ministre du Travail Myriam El Khomri à sa sortie du Conseil des ministres à l'Elysée le 24 mars 2016
    La ministre du Travail Myriam El Khomri à sa sortie du Conseil des ministres à l'Elysée le 24 mars 2016 AFP - THOMAS SAMSON
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Centre Presse Aveyron

Une quarantaine d'interpellations, des voitures brûlées, des policiers blessés: violences et incidents ont marqué jeudi les manifestations contre le projet de loi travail, qui ont rassemblé dans toute la France plusieurs dizaines de milliers de jeunes et salariés.

Environ 43.000 personnes ont manifesté, dont 4.800 à 5.200 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Les défilés ont dégénéré notamment à Paris, Nantes et Rouen, avec une quarantaine d'interpellations sur tout le territoire.

Dans la capitale, deux voitures ont été incendiées en marge de la manifestation. Deux policiers ont été blessés.

A Nantes, des incidents ont opposé les forces de l'ordre à des manifestants cagoulés dans des face-à-face tendus, lors d'un défilé rassemblant entre 6.000 et 8.000 personnes. Et à Rouen, des violence ont eu lieu devant une permanence du parti socialiste.

Par ailleurs, le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire, confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant un policier frappant un jeune. "Ces images sont choquantes et m'ont choqué", a réagi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

La ministre du Travail, Myriam El Khomri, s'est dite "extrêmement sensible et vigilante à l'expression de la jeunesse". Mais, a-t-elle ajouté "je souhaite juste que ça se passe de façon apaisée".

Contre son projet de loi, jugé trop favorable au patronat, des défilés ont également eu lieu à Lyon, Bordeaux, Toulouse, Grenoble ou encore Besançon, à l'appel de sept syndicats et organisations de jeunes (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl).

A Marseille, où la préfecture a déploré "des dégradations importantes et des violences", les lycéens avaient écrit sur des banderoles: "Un grand bond en avant vers le 19e siècle".

"Je suis là pour dénoncer le symptôme d'une évolution néolibéraliste de la société", a expliqué Mathieu, 27 ans, dans la manifestation à Paris, où le principal bâtiment de Sciences Po a été bloqué, comme plusieurs lycées.

Olivier Besancenot (NPA), Jean-Claude Mailly (FO) et Bernadette Groison (FSU) faisaient partie du cortège.

Des grèves et manifestations sont prévues le 31 mars et les sept syndicats promettent une "grosse mobilisation", plus importante que celle du 9 mars, qui avait rassemblé entre 200.000 et 450.000 personnes dans l'Hexagone.

Les sept organisations à l'origine de la mobilisation de jeudi, qui se sont réunies en intersyndicale dans la soirée, ont publié un communiqué intimant au gouvernement de "prendre en compte" le mouvement de protestation contre la loi travail, sous peine de "renforcer les mobilisations" après le 31 mars.

- Une 'réforme ratée' -

Le Premier ministre Manuel Valls, lui, vante une réforme "intelligente, audacieuse et nécessaire", qui doit répondre au chômage de masse. Pôle emploi vient d'annoncer un nouveau record: 3,59 millions de personnes sans emploi en février.

La future loi comprend de nouveaux droits, dont le compte personnel d'activité (CPA), des moyens syndicaux accrus ou l'extension de la garantie jeunes.

Elle met en place le référendum en entreprise, fait évoluer les règles de la représentativité patronale, du licenciement économique, de la médecine du travail. Le texte réécrit intégralement la partie du code du travail relative au temps de travail, donnant plus de place à l'accord d'entreprise.

Cette réforme, vraisemblablement la dernière du quinquennat, a été partiellement remaniée après la bronca politique, syndicale et de jeunes, qui y ont vu un texte trop libéral et peu sécurisant pour le salarié.

Désormais, il n'est plus question de plafonner les indemnités prud'homales pour les licenciements abusifs, au grand dam du patronat, ni d'autoriser des décisions unilatérales de l'employeur sans accord dans les entreprises de moins de 50 salariés pour le forfait-jour ou les astreintes.

Ces modifications ont permis à l'exécutif d'obtenir les soutiens précieux des syndicats dits "réformistes" (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa), ainsi que de la majorité. Mais les "réformistes" escomptent des améliorations, notamment concernant les licenciements économiques, et les frondeurs réclament le retrait.

Et sept organisations patronales, dont le Medef, la CGPME et la FNSEA, ont réclamé que le texte "retrouve son objectif d'origine: créer de l'emploi".

Le texte sera examiné en commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale à partir du 5 avril, puis dans l'hémicycle fin avril-début mai.

Source : AFP

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