Decazeville : aurait-on fait un enfant dans le dos de la maternité ?

Jeudi dernier, les salariés de l’hôpital decazevillois apprenaient par leur direction que le président de la commission médicale d’établissement (CME) de l’hôpital de Villefranche-de-Rouergue, le Dr Jean-Michel Castex, avait fait parvenir à l’ARS un projet médical de territoire dans lequel il préconise la transformation de la maternité decazevilloise en centre de périnatalité de proximité (CPP).

Après un temps de stupéfaction, doublé de colère et d’incompréhension, les salariés ont réagi lundi, à travers le syndicat CGT Santé. Si la colère est un peu retombée, l’incompréhension, elle, demeure. 

Groupement hospitalier

Dans le cadre de la loi Santé, les hôpitaux ruthénois, villefranchois et decazevillois font partie d’un même groupement hospitalier de territoire (GHT). À ce titre, ils doivent d’élaborer "en commun" un projet médical de territoire (les orientations stratégiques sont attendues en juillet; le projet médical proprement dit ayant été renvoyé à juillet 2017). Le Dr Bédioui, président de la CME de l’hôpital decazevillois, confirme que les directions des établissements concernés, ainsi que les représentants des CME, se retrouvent une fois par mois pour faire avancer ce projet médical commun. Alors, que s’est-il passé?

"Nous, on ne va pas ch... dans les bottes du voisin !", s’insurge en guise de réponse Maxime Gaillac de la CGT Santé.

Fédération couple-enfants

Il y a quelques mois de cela, "afin de fixer un cadre" à la coopération interhospitalière, les hôpitaux ruthénois, villefranchois, figeacois et decazevillois avaient constitué une fédération baptisée «couple-enfants en Midi-Pyrénées». Une des conditions d’adhésion à cette fédération était que chacun, sous l’égide de l’établissement support (Rodez), soutienne et pérennise les activités des autres.

"La substance de ce texte (le projet présenté par Villefranche) avait déjà été présentée à la fédération qui l’avait refusée", précise le Dr Bédioui.

Mauvais signaux?

Pour la CGT santé, cet épisode constitue un mauvais signal. "Quand on ajoute à cela le fait que le poste de pédiatre que nous demandons à l’ARS de publier depuis de longs mois n’est toujours pas publié, on se dit que lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage. Ce ne sont pas, selon nous, des preuves de bonne volonté de la part de l’ARS".

Azouz Bédioui se veut moins pessimiste: "Les 10 et 11 mars derniers, nous avons fait l’objet d’une inspection. On nous a promis les résultats dans le mois qui suit. Patientons donc encore un peu…" En attendant, le Collectif «Tous Ensemble» se réunira jeudi soir avec un seul ordre du jour:celui portant sur l’avenir de la maternité et des actions à mener pour assurer sa défense.