Croissance, déficit: Paris maintient le cap, malgré de nouvelles dépenses

  • Le ministre des Finances, Michel Sapin lors de la présentation du "programme de stabilité" au ministère de l'Economie à Paris, le 13 avril 2016  -
    Le ministre des Finances, Michel Sapin lors de la présentation du "programme de stabilité" au ministère de l'Economie à Paris, le 13 avril 2016 - AFP - ERIC PIERMONT
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Centre Presse Aveyron

Fort de la justesse de ses prévisions en 2015, le gouvernement français a maintenu mercredi l'essentiel de ses pronostics macroéconomiques jusqu'en 2017, tant en ce qui concerne la croissance que le déficit public, malgré la multiplication récente des nouvelles dépenses.

"Une stratégie pour tenir nos engagements dans la durée": c'est sous ce titre que le ministère des Finances a présenté cette année le "programme de stabilité" de la France.

Dans ce projet budgétaire pluriannuel qui doit être envoyé à Bruxelles d'ici fin avril, date à laquelle tous les autres pays membres de l'Union européenne devront aussi avoir remis leur copie, Paris maintient sa prévision de hausse de 1,5% du Produit intérieur brut pour 2016 et 2017.

Un pronostic plus optimiste que ceux de la Commission européenne, qui anticipe 1,3% de croissance dans l'Hexagone cette année, ou du FMI, qui vient de réviser à la baisse sa prévision et table désormais sur une hausse de 1,1% seulement en 2016 et 1,3% en 2017.

Le Haut Conseil des Finances publiques, organe indépendant évaluant la crédibilité des prévisions budgétaires du gouvernement, a toutefois jugé dans un avis que pour 2016, le pronostic de 1,5% était "encore atteignable". Pour 2017, il l'a aussi jugé plausible, soulignant toutefois les risques pesant sur l'économie mondiale et celle de la zone euro.

Côté finances publiques, Bercy confirme son objectif de réduire le déficit public (Etat, protection sociale et collectivités locales) à 3,3% du PIB en 2016 - après 3,5% en 2015 - puis à 2,7% pour 2017, conformément aux engagements pris auprès de Bruxelles.

Le ministère a en revanche abaissé, comme déjà annoncé, sa prévision d'inflation pour cette année à 0,1% contre 1% inscrit dans la loi de finances de 2016, et table sur 1% en 2017. En cause, la faiblesse des prix du pétrole.

Cette inflation basse, qui pèsera sur les rentrées fiscales liées à la TVA, impliquera pour Paris de trouver des économies de 3,8 milliards d'euros en 2016 et de 5 milliards en 2017, pour pouvoir respecter ses engagements en matière de déficit.

Le gouvernement va aussi devoir trouver comment financer les différentes mesures exceptionnelles annoncées par l'exécutif depuis début 2016, comme le dégel du point de l'indice des fonctionnaires, mais aussi des aides en faveur des jeunes, des agriculteurs ou de l'emploi.

"L'objectif de revenir sous 3% de déficit en 2017 sera tenu", assure toutefois Bercy dans le document de synthèse de son programme de stabilité. "C'est la condition pour stabiliser la dette publique sous le seuil des 100% du PIB", est-il précisé.

Le ministère assure en outre vouloir continuer à maîtriser les dépenses publiques: leur part dans le PIB devrait se réduire pour passer de 55,3% du PIB en 2015 à 54,6% cette année et 54% l'an prochain.

- Stabilisation de la dette publique -

La dette publique de la France, qui a fortement augmenté depuis la crise de 2008, pour atteindre près de 2.100 milliards d'euros, devrait de son côté continuer à augmenter en 2016 et 2017, mais moins que prévu.

Selon les prévisions de Bercy, elle atteindra ainsi 96,2% du PIB en 2016 et 96,5% en 2017, contre respectivement 96,5% et 96,9% selon les précédentes estimations.

D'après le ministère, cette baisse se fera sans hausse d'impôts, le niveau des prélèvements obligatoires devant au contraire refluer, à 44,2% du PIB en 2016 et 44% en 2017.

Cela devrait contribuer à soutenir la consommation des ménages, dont la hausse est estimée à 1,6% en 2016 et 2017.

Le gouvernement affiche par ailleurs sa volonté de poursuivre sur sa lancée en ce qui concerne le pacte de responsabilité, mesure phare du quinquennat de François Hollande en faveur des entreprises dont 7 milliards d'euros restent encore à voter en 2017.

Celui-ci devrait permettre selon les prévisions de Bercy de redresser le taux de marge des entreprises, à 32,1% en 2017, leur permettre d'accroître progressivement leurs investissements et favoriser la création de 190.000 emplois cette année et 150.000 l'an prochain.

Source : AFP

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