Baisse des subventions : le coprésident du Roc handball en colère

Il a d’abord manié l’ironie. «C’est génial !», a débuté Olivier Ferrand. Puis, immédiatement, le «18e degré» du coprésident du Roc handball s’est effacé devant l’énervement. Raison du courroux, la baisse de subvention qui a été notifiée mardi soir au club par le conseil d’Agglomération. Ainsi, au lieu des 60 000€ versés en 2015, le club ruthéno-castonétois devra composer cette année avec une somme amputée de 5 000€, quand l’ensemble des autres associations sportives (SRA, Raf, etc.) ont, elles, vu leurs aides maintenues.

«Surpris, c’est un petit mot, commente Olivier Ferrand. On est abasourdi. C’est un grand coup derrière la tête car, l’an dernier déjà, nous avions dû assumer une baisse de 8 000€, soi disant à cause de la refonte des grilles de l’Agglo. Mais on nous avait alors assurés, par la voix de Monique Bultel-Herment (vice-présidente, NDLR), que le niveau de subventions serait maintenu lors des trois prochaines années. Et là...»

«S’il y a quelque chose contre le club...»

À la tête depuis une dizaine d’années d’un club bâti sur l’entente Rodez- Onet-le-Château en 1985, et à ce titre subventionné par les deux villes, Olivier Ferrand étaye son incompréhension. «Nous sommes les seuls des quatre clubs majeurs (Raf, SRA, Srab et Roc) à avoir soldé notre dette Urssaf, reprend-il. On a réduit la masse salariale, on a tenu nos engagements sportifs, que ce soit en seniors (N1 garçon et N3 filles) ou jeunes (-18 ans nationaux filles et garçons), et nous sommes ceux qui allons le plus loin en France.»

En proie à un déficit de 50 000€ l’été dernier, mais aussi à un redressement Urssaf (30 000€), le Roc avait largement serré la ceinture ensuite, se séparant notamment de la majorité des joueurs sous contrat. Il s’était également vu refuser «un prêt d’honneur» des collectivités. Autre cause de ce régime sec, le club est sous le coup d’une dette fédérale de 70 000€ dont il doit s’acquitter d’ici fin 2017.

Si Olivier Ferrand estime que ce remboursement ne devrait pas être impacté par cette baisse de subvention, il s’interroge néanmoins : «Il va bien falloir réduire quelque part. Est-ce que le recrutement va en souffrir? Ou bien les jeunes? Ou le prix de la licence? Mais s’il y a quelque chose contre le Roc, j’aimerais bien le savoir. Je commence à le croire», conclut-il. Sans ironie.