6 choses que vous ignorez sûrement sur les quilles de huit

  • Après le ballon rond, le «quillou» est le sport comptant le plus grand nombre de licenciés dans le département.
    Après le ballon rond, le «quillou» est le sport comptant le plus grand nombre de licenciés dans le département. Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
Mathieu Roualdés

Vous pensiez tout savoir des quilles de huit. Voilà six choses qui pourraient vous surprendre. 

Vous pensiez tout savoir des quilles de huit. Voilà six choses que, nous à Centre Presse, nous ne connaissions pas. Alors, une petite piqûre d’histoire en ce début de championnat avec six choses à savoir.

  • Tout vient... de Paris !

Ah Paris, sa Tour Eiffel, son charme si particulier et ses prises de décisions... La France est un pays centralisé, ce n’est un secret pour personne! Mais de là à penser que les quilles de huit, dans leur version actuelle, ont, elles aussi, vu le jour à la capitale. Eh oui, ce n’est pas une blague mais c’est bel et bien à Paname en 1912 que le jeu a été codifié. Et sans ce «bout de papier» rédigé par le docteur Ayrinhac et plusieurs autres Rouergats, le jeu serait certainement tombé dans l’oubli. Ou bien, il serait resté le «joyeux bordel», passez-nous l’expression, qu’il était !

Car à l’époque, il existait autant de manières de jouer que de communes dans le département. Du Nord-Aveyron au Sud, en passant par le Lévezou et le Ségala, chacun avait sa façon de jouer. Alors, quand les Aveyronnais sont «montés» en nombre à la capitale au début du XXe siècle, ils ont tous apporté leur jeu dans leurs bagages. Et leurs règles. Impossible dans ce cas-là d’organiser une quelconque compétition... Alors, après un essai infructueux, le fameux docteur Ayrinhac et ses acolytes n’ont pas tergiversé. Ils ont codifié les quilles de huit sur les bords de la Seine... Au grand bonheur de l’Aveyron.

  • Les quilles de huit, deuxième sport de l’Aveyron

L’Aveyron est une terre de football. Mais également de... quilles de huit ! Car après le ballon rond, le «quillou» est le sport comptant le plus grand nombre de licenciés dans le département avec pas moins de 4600 adeptes. Les quilles occupent la deuxième place depuis quatre ans. Elles ont notamment profité des pertes de licences de la pétanque.

  • Il y a déjà eu de l’argent dans les quilles

Dans le sport moderne, les quilles de huit sont une exception. Elles sont un des très rares sports dans lequel l’argent n’est pas en jeu. Aucune rémunération des joueurs, primes de parties, de classement en fin de championnat, etc. Vous avez beau être champion de France, vous toucherez... zéro euro ! Une particularité que ce sport et ses pratiquants aiment mettre en avant.

Pourtant, au début des années 2000, l’argent a bien failli entrer dans le jeu. Lors d’un championnat de France à Rodez, un entrepreneur avait offert un chèque à un joueur ayant tombé le jeu à 20 mètres. Quelle ne fut pas alors sa surprise. Gêné, le joueur aurait, selon la légende, fait profiter à tous de la somme à la buvette. Joueurs, dirigeants comme spectateurs avaient très peu goûté à cette nouveauté. Une levée de bouclier a alors eu lieu et depuis l’argent est redevenu tabou dans les quilles. À jamais certainement...

  • Les quilleurs sont de véritables athlètes

Stop les clichés: le quilleur n’est pas bedonnant, âgé, peu sportif et «bourrut» ! Non, il est un sportif au même titre que les autres. Pour preuve, à chaque manche de l’Aveyron, les joueurs jettent pas moins de 250 kg de bois dans le jeu. Alors imaginez un jour de championnat de France où les trois parties traditionnelles passent à huit... Les amateurs de musculation apprécieront.

  • D’où vient le mot «buffe»

Sur les terrains de quilles, il est un mot qui revient tout le temps. Le fameux «buffe», caractérisant un zéro d’un joueur. Bien entendu, les racines du terme sont occitanes comme beaucoup d’autres du jeu, à l’image du « rabat ». Mais plus surprenant, si le mot «buffe» a plusieurs sens, il définirait avant tout un... sexe féminin ! D’où faire une « buffe », un trou en sorte. Excusez la finesse.

  • Les quilles ne sont pas machistes

La tradition n’a pas qu’un côté péjoratif. Elle a parfois du bon. Les quilles de huit, sport ô combien traditionnel, n’a par exemple aucun côté... machiste. D’ailleurs, sa pratique n’a jamais été interdite aux femmes. Et elles y trouvent aujourd’hui une place prépondérante. Pourtant, il a fallu patienter jusque dans les années 70 pour voir une femme débarquer sur les terrains.

Quelle ne fut pas alors la surprise de tous quand l’équipe de Flavin, inscrite alors en Essor, comptait dans sa quadrette une certaine Suzanne Vigouroux ! « On ne le savait pas et on avait découvert cela lors des premières manches. C’était fou car les équipes n’étaient pas mixtes!», témoigne un « ancien ». Le comité, pensant que la Flavinoise ne resterait qu’une exception, a alors du faire avec. Et s’organiser pour finalement créer une compétition, puis plusieurs compétitions féminines. Jusqu’à compter à ce jour 895 licenciées.

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