Le projet éolien de Bertholène a reçu un avis défavorable du commissaire-enquêteur. La balle est désormais dans le camp du préfet, qui semble ces derniers temps de plus en plus réticent à donner son feu vert à de tels projets.
Porté par la société montpelliéraine Vent d’Oc, le projet éolien de Bertholène prévoyait dans sa dernière mouture l’installation de six mats hauts de 130 à 170 mètres (en bout de pâte) ainsi que d’un transformateur électrique. Il a été soumis, entre les 15 février et 10 mars, à une enquête publique sous la houlette du commissaire-enquêteur Jean-Louis Baghioni. Et ce dernier vient de rendre un avis défavorable dans son rapport. «Une première victoire», pour Pierre Van Ommeslaeghe, président de l’Association de sauvegarde des Palanges, qui s’est opposée au projet depuis son origine.
«L’Aveyron a déjà fait beaucoup pour le renouvelable»
Certes l’avis du commissaire-enquêteur n’est que consultatif. C’est désormais le préfet qui aura la charge de trancher définitivement, et ce avant le 18 juin. Mais pour Pierre Van Ommeslaeghe, la politique de l’autorité préfectorale a changé dernièrement vis-à-vis des énergies renouvelables : «Les avis défavorables sont de moins en moins rares. Barrages, éoliennes, l’Aveyron a déjà fait beaucoup pour le renouvelable. Je pense que le préfet prend en compte ce que l’on dit et doit penser, comme nous, que l’Aveyron a donné sa part. Il y a une dynamique en ce moment qui va en ce sens».
«Il n’y a pas que l’énergie à prendre en compte mais aussi le cadre de vie»
En témoignent les récents refus préfectoraux essuyés par des projets à LaSalvetat, Prévinquières et Rieupeyroux. Pour le projet des Palanges, l’ensemble des communes situées dans un rayon de 6 kilomètres -soit Bertholène, Laissac, Bozouls, La Loubière, Gages, Ségur, Le Vibal, Coussergues et Palmas-autour du site ont elles aussi été consultées. Seule la municipalité de La Loubière s’est prononcée en faveur du projet. Bertholène de son côté, après avoir été favorable au projet, s’est finalement prononcée contre.
«Les Palanges sont la porte d’entrée du département, et nous entendons bien la préserver. Il n’y a pas que l’énergie à prendre en compte mais aussi le cadre de vie», affirme le président de l’Association de sauvegarde des Palanges. Une fois l’avis du préfet rendu, le porteur du projet Vent d’Oc (injoignable hier) et l’Association de sauvegarde des Palanges auront tout deux la possibilité de la contester devant le tribunal administratif. Au vu du contexte et des récentes décisions rendues en la matière, le président se déclarait hier «pas trop inquiet».
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