Elle «pète les plombs» devant les gendarmes : cinq mois de prison

  • L’affaire a été jugée devant le tribunal de Rodez.
    L’affaire a été jugée devant le tribunal de Rodez. Archives CP
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Centre Presse Aveyron

L’affaire a été jugée hier en comparution immédiate et concerne une femme fragile psychologiquement.

Quatre mois ferme, un mois de révocation d’un sursis prononcé sur une précédente affaire, avec un mandat de dépôt à la clé : les juges du tribunal se sont délibérément montrés sévères à l’encontre de la prévenue du jour. Elle était jugée pour avoir commis des violences volontaires sur des gendarmes, copieusement outragés au passage.

Il leur a toutefois fallu un peu de temps pour délibérer. Car la prévenue en question est une quadragénaire titulaire de l’allocation adulte handicapée, dont le placement sous curatelle a été levé il y a un mois à peine. Une fille pas tout à fait comme les autres en somme, pour laquelle les conclusions des experts psychiatriques ont été nécessaires pour tenter de la cerner, et dont le casier judiciaire et garni de huit mentions, notamment pour des faits de vols. Pour ces faits-là, tout a commencé dans une grande surface samedi. Un vigile la reconnaît.

Elle aurait, selon la direction, acheté un lave-linge avec un chèque qui ne lui appartient pas. Il prévient le gérant de l’enseigne, qui invite la dame et son compagnon à venir discuter de ce problème dans un bureau. Et alerte les gendarmes. Et quand ces derniers arrivent, «elle pète les plombs» comme tout le monde s’accorde à le décrire. D’abord elle se lève, cherche à quitter les lieux. Un gendarme veut la retenir, reçoit un coup de pied au niveau des parties génitales. Les noms d’oiseaux pleuvent alors. L’énervement est tel que les militaires doivent la mettre au sol pour la maîtriser. Cela sous les yeux de son compagnon, désabusé par la situation.

Dans la voiture la menant à la gendarmerie de Rodez, bis repetita. Les militaires sont même obligés de stopper le véhicule pour s’assurer de la sécurité de tout le monde. A la barre, elle a reconnu cette interpellation mouvementée, pestant toutefois après les gendarmes. «Eux aussi m’ont fait du mal» lança-t-elle en montrant ses poignets. Pour le procureur, interrompu dans son réquisitoire par un cri strident de la prévenue, qui était dans un état de crise passager qui surprit tout le monde sauf son avocat, «elle a une fragilité apparente mais pas d’irresponsabilité pénale.

Elle a conscience des actes qu’elle commet». Son avocat, après avoir regretté que ce litige civil prenne une telle tournure, a plaidé l’aménagement de peine. Car «la mettre entre quatre murs sera une catastrophe». Peine perdue. Elle devra en outre payer 500 euros à chacun des deux gendarmes, qui en réclamaient mille. En revanche, il n’est pas sûr qu’elle reste bien longtemps à la prison de Seysses. Durant l’audience, elle a glissé que chaque fois qu’elle était séparée de son compagnon, elle partait à l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie. «C’est mon refuge».

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