Stéphanie Bouisson, surdouée de la moto

Elle parle comme une cigale. Avé l’assen du Midi ! Et pour cause puisque Stéphanie Bouisson est née à Châteaurenard. Le 21 mars 1985 précisément. Provençale jusqu’au bout des lèvres. « Depuis des générations ! », insiste-t-elle volontiers, dans un grand éclat de rire. Installée à La Fouillade depuis début 2013, pour donner du corps à un choix de vie mais aussi pour suivre les battements de son cœur, cette grande trentenaire de 1,74m est une championne. Avec un palmarès aussi long que les cheveux blonds qui lui cachent à peine un très joli visage. Elle adore le basket, elle a testé le ballon rond à Bas Rouergue, encouragée par son amie Anne-Sophie Frazao, elle a pratiqué la danse durant une quinzaine d’années, mais son truc, c’est la moto.

Un virus familial

Stéphanie Bouisson est tombée dedans quand elle était petite. Le virus circule dans sa famille en courant continu ! Son papa Jean-Jacques, son oncle Michel, son frère Ludovic sont des passionnés, des inconditionnels des deux-roues. «Mon père n’a jamais fait de différence entre sa fille et son fils, se réjouit-elle. Du coup, à 10 ans, je conduisais la voiture et le tracteur ; à 14, je maîtrisais les poids lourds ». Les hommes lui ont mis le pied à l’étrier et, si elle n’a jamais pris de cours, elle avait pu se faire la main sur les terres de ses parents agriculteurs. Et, à l’âge de 17 ans, elle a enfilé le casque et les bottes pour se lancer dans la compétition... La poignée de gaz tourne depuis à plein régime ! Avant de faire brillamment équipe avec notamment Ludivine Puy et Audrey Rossat, elle a multiplié les stages avec la sélection tricolore. C’est là qu’elle a connu Pierre-Marie Castella, qui deviendra son compagnon et le papa de Valentin, né en Avignon le 31 décembre 2012.

La vie à pleines dents

Elle se souvient très bien de la première rencontre : « C’était lors d’un rassemblement national à Saint-Hippolyte-du-Fort dans le Gard . On s’est “caché” durant les 18 premiers mois car il était l’entraîneur de l’équipe de France féminine. Ce n’était pas bien vu dans le milieu ». Pierre-Marie Castella étant originaire de La Fouillade, c’est « assez naturellement » qu’ils ont élu domicile dans la petite commune proche de Najac quand ils ont décidé de quitter Saint-Rémy-de- Provence. « Sans le moindre regret », assure Stéphanie Bouisson. Qui croque la vie à pleines dents au jour le jour - sa devise est Carpe diem -, tout en l’envisageant quand même « autour de la moto ». « C’est ma vie, c’est notre vie », conclut-elle. Parole de cigale !

Au lycée à Monteils et des cours privés

Après avoir décroché un bac scientifique au lycée Marie-Gasquet en Avignon, c’est à Marseille que Stéphanie Bouisson a poursuivi ses études, avec un BTS analyses biologiques en alternance. Technicienne de laboratoire (en disponibilité depuis 2013), elle a œuvré en Arles. Tout d’abord dans un labo du centre-ville, puis à l’hôpital. Forte, notamment, d’un brevet d’État spécifique moto (elle n’a pas eu à passer le tronc commun du fait du statut de sportive de haut niveau, elle est installée aujourd’hui comme auto-entrepreneur en tant qu’éducatrice sportive moto... Elle intervient ainsi au lycée François- Marty à Monteils dans le cadre de la formation de ces jeunes (une seule fille dans le lot) âgés de 15 à 18 ans : les 19 de la section moto et les 5 du site d’excellence sportif, label accordé par la FFM voilà 18 mois. Elle donne aussi des cours privés à tout type de public, de l’initiation au perfectionnement. Depuis peu, elle s’est lancée dans l’organisation deux fois par an d’une formule (stage + randonnée) 100% filles. Avec trois niveaux : débutantes, moyennes, expertes. Et ça roule fort !