Quatre prévenus rejugés en appel pour abus de faiblesse contre Liliane Bettencourt

  • Francois-Marie Banier au Palais de Justice de Bordeaux le 10 mai 2016
    Francois-Marie Banier au Palais de Justice de Bordeaux le 10 mai 2016 AFP - NICOLAS TUCAT
  • Montage rassemblant les portraits de (de gauche à droite et de bas en haut) Eric Woerth, Liliane Bettencourt, Pascal Wilhelm, Patrice de Maistre, l'avocat fiscaliste Carlos Vejarano, Stéphane Courbit, François-Marie Banier et son compagnon Martin d'Orgeval
    Montage rassemblant les portraits de (de gauche à droite et de bas en haut) Eric Woerth, Liliane Bettencourt, Pascal Wilhelm, Patrice de Maistre, l'avocat fiscaliste Carlos Vejarano, Stéphane Courbit, François-Marie Banier et son compagnon Martin d'Orgeval AFP/Archives - DSK
  • L'ancien avocat de Liliane Bettencourt, Pascal Wilhelm, au Palais de Justice de Bordeaux le 5 octobre 2015
    L'ancien avocat de Liliane Bettencourt, Pascal Wilhelm, au Palais de Justice de Bordeaux le 5 octobre 2015 AFP/Archives - MEHDI FEDOUACH
  • Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, le 28 mai 2015 au Palais de Justice de Bordeaux Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, le 28 mai 2015 au Palais de Justice de Bordeaux
    Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de Liliane Bettencourt, le 28 mai 2015 au Palais de Justice de Bordeaux AFP/Archives - JEAN-PIERRE MULLER
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Centre Presse Aveyron

Le procès en appel pour de présumés abus de faiblesse au détriment de l'héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, Liliane Bettencourt, s'est ouvert mardi matin devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, en présence des quatre prévenus mais sans sa fille Françoise Meyers, à l'origine de la procédure.

Visage fermé et costume clair, l'ex-confident de la milliardaire, le photographe François-Marie Banier, 68 ans, est arrivé à l'audience avec son compagnon Martin D'Orgeval, 42 ans. Tous deux sont soupçonnés d'avoir abusé de la vulnérabilité de la milliardaire pour obtenir des largesses se chiffrant à plusieurs centaines de millions d'euros au total.

En première instance, François-Marie Banier avait écopé de la plus lourde peine : trois ans de prison dont six mois avec sursis, 350.000 euros d'amende et 158 millions de dommages et intérêts. Martin d'Orgeval avait été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende.

Les deux hommes nient farouchement avoir profité de la vieille dame, aujourd'hui âgée de 93 ans et sous tutelle, assurant qu'il s'agissait de la volonté propre de leur "amie".

M. Banier et Mme Bettencourt "ont eu 25 ans d’amitié, ça a été sa meilleure amie, on lui reproche cinq donations qui se sont échelonnées entre 2006 et 2009 et qui ont toutes été décidées dans les années 1990", a déclaré avant l'audience Me Laurent Merlet, l'un des avocats du photographe. Il demandera donc aux juges "de prendre en considération les volontés exprimées par Liliane Bettencourt" avant que ses facultés mentales soient amoindries par la maladie et l'âge.

Aux côtés de MM. Banier et d'Orgeval se tiennent l'avocat Pascal Wilhelm et le notaire Patrice Bonduelle, les seuls autres prévenus du procès en première instance à être rejugés en appel. Deux ont été relaxés, trois condamnés ont renoncé à faire appel et un autre est récemment décédé.

- Faux témoignages et éléments accablants -

Me Wilhelm, 54 ans, avait été condamné à trente mois de prison, dont douze avec sursis, 250.000 euros d'amende et 2,9 millions d'euros de dommages et intérêts. Les juges lui reprochaient d'avoir "dévoyé sa qualité d'avocat" pour abuser la femme la plus riche de France.

Quant à Patrice Bonduelle, 53 ans, il avait été condamné pour avoir aidé Me Wilhelm à s'immiscer dans les affaires de Liliane Bettencourt, "sans aucun mandat de celle-ci". Une complicité qui lui avait valu six mois avec sursis et 80.000 euros d'amende.

Pour la défense de Me Wilhelm, Me Eric Dupond-Moretti, le procès en première instance a été "un florilège de jugements moraux". "Ce qu'on espère aujourd'hui, c'est que la cour fasse du droit et non de la morale", a-t-il déclaré avant l'audience.

Sur le banc des parties civiles, seul Olivier Pelat, tuteur ad hoc de la milliardaire, était présent. La fille de Liliane Bettencourt, Françoise Meyers, et ses deux fils, qui étaient à Bordeaux pour le premier procès début 2015, n'ont cette fois-ci pas fait le déplacement.

Mme Meyers devrait être convoquée en juin, après le procès, par le juge parisien Roger Le Loire qui instruit une procédure pour "faux témoignages" et "subornation de témoins", ouverte par une plainte déposée en 2012 par M. Banier. A ce jour, quatre ex-employées et une amie de la milliardaire ont été mises en examen dans ce volet, soupçonnées de s'être concertées pour témoigner à charge dans le dossier d'abus de faiblesse.

Me Merlet compte bien se saisir de ce dossier connexe pour "démontrer qu'au yeux de François-Marie Banier, ce procès est un coup monté par la fille de Liliane Bettencourt", à l'origine de la plainte pour abus de faiblesse sur sa mère.

Or "cette plainte, c'est cinq témoins dont aujourd’hui la crédibilité est largement remise en cause" par l'instruction parisienne, a-t-il affirmé.

"On va ouvrir un dossier qui contient quand même des éléments accablants, il ne faut pas oublier que le tribunal a jugé, le tribunal a condamné, et il ne faut pas croire que le tribunal a condamné sur quatre modestes attestations qui ne changent rien de la vérité", a rétorqué Me Arnaud Dupin, un des avocats de Liliane Bettencourt.

Le procès est prévu pour durer jusqu'au 27 mai mais pourrait être écourté.

Source : AFP

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