Aveyron. Fin du vide sanitaire pour les éleveurs de canards

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    Aveyron. Fin du vide sanitaire pour les éleveurs de canards
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Centre Presse Aveyron

C’est le retour des canards dans les exploitations avicoles. Depuis hier, les élevages de palmipèdes des dix-huit départements mis en quarantaine, dont celui de l’Aveyron, peuvent à nouveau accueillir des palmipèdes. Des canetons en l’occurrence appelés à devenir grands. Cela, après un mois de vide sanitaire.

Une mesure inédite prise le 18 janvier dernier pour enrayer l’épizootie de grippe aviaire. Mesure au cours de laquelle les exploitations ont été désinfectées mais aussi, pour la plupart, mises au niveau des nouvelles normes en termes de biosécurité. Car cette décision inédite dans les exploitations du grand sud ouest s’est accompagnée de la création de nouvelles contraintes, comme la tenue d’un vide sanitaire chaque année ou l’interdiction de mélanger des générations d’animaux.

Deux millions de canards pour Unicor

Au sein de la coopérative aveyronnaise Unicor, qui abrite la majorité des élevages de palmipèdes en Aveyron (un peu plus de deux millions de canards), le conseil d’administration a décidé de prendre en quelque sorte les devants, en «obligeant» ses éleveurs à anticiper cette mise aux normes, via une revalorisation volontaire de la production de palmipèdes. Cela concerne notamment la mise en place de bandes uniques (les canards d’une même génération dans un seul et même périmètre), seuls 20% d’entre eux étant dans ce cas de figure en Aveyron.

Une des conséquences sera la hausse prix du foie gras français lors de son retour sur les étals en fin d’année. «Sur le marché français, le prix de vente au public du foie gras sera orienté à la hausse, reconnaît Christophe Barrailh, Président du CIFOG (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras). Il y aura 9 millions de canards en moins sur le marché national pour l’année 2016, soit un quart du volume habituel annuel». Globalement, cette mesure provoque une baisse de 30% de la production.

Unicor : de jeunes éleveurs à soutenir 

Pour Unicor, la démarche choisie par la coopérative, qui gère également l’atelier d’abattage la Quercynoise, «c’est un pari», dicté aussi par les orientations prises par la coopérative ces dernières années. Celle-ci a en effet développé sa filière palmipède et, par conséquent, accueilli de nouveaux et jeunes éleveurs. Il n’était dès lors pas question pour elle de les abandonner.

«Nous avons beaucoup de jeunes éleveurs de prêts à gaver. Ils sont installés depuis quatre ou cinq ans. Ils ont fait des investissements. Il faut les soutenir» expliquait en substance Dominique Broussy, président de la filière palmipède pour la coopérative.

Dans ce contexte, autant dire que l’annonce du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, vendredi dans les Landes, assurant les professionnels de la mise en place d’un plan d’investissement de 220 millions d’euros sur cinq ans pour les mesures de biosécurité a été bien accueillie. Mais une incertitude demeure: la réaction des acheteurs dès que le marché reprendra.

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