Nouvelle grève à la SNCF à l'appel de la CGT et Sud, trafic perturbé

  • Le trafic ferroviaire était perturbé, avec la moitié des TER en circulation et deux TGV sur trois en moyenne, mercredi matin
    Le trafic ferroviaire était perturbé, avec la moitié des TER en circulation et deux TGV sur trois en moyenne, mercredi matin AFP/Archives - ERIC PIERMONT
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Centre Presse Aveyron

Le trafic SNCF était fortement perturbé mercredi sur certaines lignes par une nouvelle grève nationale, la quatrième depuis début mars à l'appel de la CGT et Sud, pour accroître la pression sur les négociations des règles du travail des cheminots mais également contester la loi Travail.

Sur les routes, la mobilisation contre le projet El Khomri a donné lieu mercredi à de nouveaux barrages, notamment dans l'ouest, en Auvergne et en Normandie. Au Havre, un automobiliste est mort dans un accident avec un poids-lourd roulant à contre sens sur la rocade, probablement pour éviter un barrage.

Quelques accès à des dépôts de carburants ont aussi été bloqués.

La SNCF avait annoncé s'attendre à un trafic "perturbé". La circulation est "conforme aux prévisions", selon l'entreprise, qui recensait 15% de grévistes, tous métiers confondus. Elle n'a pas communiqué la proportion de grévistes chez les conducteurs, où les deux syndicats sont ultra majoritaires.

En moyenne, 50% des liaisons TER et 40% des Intercités devaient être assurées, deux TGV sur trois, avec de fortes disparités. Et en Ile-de-France, trois RER sur quatre et six Transilien sur dix.

La grève des cheminots doit se poursuivre jeudi, jour d'une nouvelle séance de discussion dans le rail et d'une septième journée de mobilisation contre la loi Travail.

Les négociations du rail, lancées fin 2013 pour harmoniser les règles de travail dans le secteur (fret/voyageurs, SNCF/privé), en vue de l'ouverture élargie à la concurrence à partir de 2020, doivent aboutir à une convention collective commune avant juillet, comme la renégociation concomitante de l'accord temps de travail à la SNCF.

Pour défendre les "conquis sociaux" des cheminots, la CGT-cheminots (premier syndicat) a durci le mouvement, désormais reconductible chaque mercredi et jeudi.

De son côté, Sud-Rail (troisième) a appelé à reconduire la grève jusqu'au 11 juillet, soit au lendemain de la finale de l'Euro 2016 de football. A l'appel du syndicat contestataire, environ 300 cheminots manifestaient en début d'après-midi à Paris, entre la gare de l'Est et la gare Saint-Lazare, selon un journaliste de l'AFP.

Gare Saint-Lazare à Paris, Isabelle, intermittente du spectacle, affiche une mine agacée: "les agents SNCF sont comme ceux de GDF ou EDF, qui pleurent tout le temps, alors que la France va mal". "Il y a des salariés privilégiés et des gens qui rament, il faudrait plus d'équilibre", estime cette habitante de Colombes (Hauts-de-Seine).

- "Coups de canifs" -

Parfois, les usagers sont plus compréhensifs: "à partir du moment où leurs conditions de travail sont menacées, c'est normal qu'ils réagissent parce que notre sécurité est en jeu", dit un septuagénaire, pèlerin de Compostelle, croisé à la gare Saint-Jean à Bordeaux, où les usagers, fatalistes, attendaient patiemment les cars de remplacement pour les lignes TER.

Globalement, ils sont "plutôt attentifs à ce qu'on explique", affirme Nicolas Rogue, responsable du syndicat CGT-Cheminots à Nancy. L'objectif est de "faire monter le rapport de force d'ici début juin, date de fin des négociations", explique à l'AFP le syndicaliste.

Les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, Sud et CFDT) avaient "haussé le ton" le 10 mai lors d'une manifestation unitaire, qui a rassemblé à Paris 15.000 cheminots selon la CGT, 5.500 selon la police.

Pour "peser" sur la dernière phase des discussions, l'Unsa et la CFDT ont aussi déposé des préavis de grève reconductible, mais à compter du 31 mai (soirée).

Pour l'Unsa (deuxième force), "il est encore des marges de progression à franchir afin d'atteindre le seuil d'acceptabilité".

La CFDT "saura prendre ses responsabilités si d'aventure les propositions restaient en l'état", menace dans un communiqué son syndicat des conducteurs, en insistant sur "l'importance d'un haut niveau de la convention collective nationale" pour "protéger les cheminots des entreprises privées".

L'issue des négociations repose largement sur la CGT, en capacité de s'opposer avec Sud à d'éventuels accords. Pour l'heure, les propositions faites par la SNCF pour flexibiliser l'organisation du travail portent trop de "coups de canif" à la réglementation actuelle, estime le premier syndicat.

Source : AFP

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