Jean-Baptiste Boulanger nouveau « passeur d’histoire » au service de l'Aveyron

  • Jean-Baptiste Boulanger qui se définit comme « un passeur d’histoire » aime prendre le temps d’échanger pour comprendre et avancer. Jean-Baptiste Boulanger qui se définit comme « un passeur d’histoire » aime prendre le temps d’échanger pour comprendre et avancer.
    Jean-Baptiste Boulanger qui se définit comme « un passeur d’histoire » aime prendre le temps d’échanger pour comprendre et avancer. OC
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Olivier Courtil

Rencontre avec le nouveau chef du service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Aveyron. Âgé de 37 ans, ce Toulousain devenu architecte des Bâtiments de France a exercé tant dans le privé que le public. Un pont comme une ouverture d’esprit.

Il passe après un monument: Louis Causse. Même les recherches sur Internet indiquent encore le nom de son prédécesseur. Mais cela lui va bien: «Je suis un passeur d’histoire, ce qui compte c’est la transmission», dit en ce sens Jean-Baptiste Boulanger, nommé chef de service du service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Aveyron.

Pour son arrivée, le nouveau responsable architecte des Bâtiments de France ne manque pas de dossiers sensibles avec le projet de palace au palais épiscopal. L’homme aborde d’emblée le sujet, histoire de briser les tabous. Y compris sur son métier où l’idée reçue est souvent celle d’une profession déconnectée de la réalité. «Je vis sereinement. Mon corps est indépendant, je représente l’État et je n’ai pas de compte à rendre aux élus locaux. Je donne mon avis en mon âme et conscience».

Il en sera donc de même concernant le projet au palais épiscopal à Rodez : «Je donnerai mon avis en toute indépendance. Je serai garant de la préservation et de la qualité patrimoniale», poursuit-il, rappelant que ce projet étant en zone de présomption archéologique comme l’ensemble du centre-ville, des sondages préventifs seront menés.

Pas de langue de bois donc, mais une vocation qui le nourrit et qu’il se plaît ainsi à partager. «J’ai travaillé pendant huit ans dans le privé, j’ai conscience des contraintes techniques et financières, c’est ce qui fait le sel des discussions». Diplomate forcément de part sa profession, homme de dialogue et de concertation assurément, Jean-Baptiste Boulanger évolue avec son temps pour le concilier avec le passé. Cela demande de la maîtrise qui s’appuie sur des connaissances et l’expérience. C’est le cas, chiffres à l’appui: il a été reçu au concours avec huit autres candidats sur plus de 150 en France. «Je connais le terrain, j’y vais, c’est la moitié de mon temps, pour identifier les enjeux».

566 bâtiments classés en Aveyron

Des enjeux multiples en Aveyron qui possède 566 bâtiments classés et inscrits dont environ 180 bâtiments religieux. «J’ai découvert une grande sensibilité des Aveyronnais pour leur patrimoine avec une grande qualité de dialogue, c’est une très bonne surprise. Croyez-moi, il y a des départements où ce n’est pas le cas!»

Lui qui aime l’humain dans son travail, se trouve comblé. Car son œuvre n’est pas simplement de conserver les pierres mais d’en faire usage pour construire et réfléchir à demain. Ainsi, il est fier d’annoncer la décision de son ministère à Paris, de valider le classement de Villefranche-de-Rouergue en secteur sauvegardé. Une première en Aveyron. «C’est un dossier auquel je crois beaucoup car il y a la qualité architecturale de la bastide et cela permet un levier fiscal pour y investir».

Tel est le nerf de la guerre actuelle. Faire face à la mort latente des villes qui se dépeuplent et deviennent des musées au détriment des zones pavillonaires et des grands centres commerciaux. Jean-Baptiste Boulanger se dit optimiste face à ce constat. Le Grand Rodez et Millau ont souhaité devenir une aire de valorisation de l’architecture et du patrimoine (Avap) ainsi que bien d’autres (petites) communes en Aveyron.

Ouvert d’esprit et donc sur le monde, le patron Architecte des Bâtiments de France ne manque pas de projets comme de remettre à jour la convention cathédrale âgée de 20 ans pour «être en prise avec la réalité tout en gardant l’histoire» et de mettre sur pied le label XXe siècle qui n’existe pas en Aveyron. « Pour révéler aux Aveyronnais leur histoire récente comme leurs maisons art déco».

Une histoire multiple comme l’est  son métier. «Je crois à la pédagogie et à l’exemplarité car il ne faut pas oublier que l’histoire est en perpétuelle écriture. Le temps est un moment clef ». Et l’on peut compter sur Jean-Baptiste Boulanger pour ne pas garder porte close ni rester bras croisés mais au contraire à se jeter à l’eau, en amateur de plongée sous-marine.

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