Buzeins : le loup est dans la bergerie et inquiète les éleveurs

  • Une des photos sans équivoque qui ont été prises depuis la placette à vautours de Buzeins.
    Une des photos sans équivoque qui ont été prises depuis la placette à vautours de Buzeins. Centre Presse
  • Réunion à Buzeins entre éleveurs, élus et représentants de la puissance publique.
    Réunion à Buzeins entre éleveurs, élus et représentants de la puissance publique. Centre Presse
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Centre Presse Aveyron

Agriculture. Après des attaques enregistrées en début de mois, une réunion s’est tenue dans la commune de Buzeins pour tout le Sévéragais.

Après deux attaques constatées début mai sur un troupeau ovin appartenant à Mélanie Bedel et Jean-Christophe Brunet, à Buzeins, plusieurs photographies incidemment prises sur une placette à vautours ont, semble-t-il, attesté de la présence du loup dans le Sévéragais.

"Une quinzaine de photos ont été faites par déclenchement automatique, la même nuit que l’attaque, à un kilomètre de là. Une brebis et huit agneaux ont été tués et une dizaine d’agneaux blessés", rapporte Mélanie Bedel. Une fois la stupeur passée, l’éleveuse a décidé d’organiser dernièrement une réunion à la Maison du temps libre, à Buzeins. Ses proches collègues ont été conviés, ainsi que deux agents de la Direction départementale des territoires (DDT, État). En tout, plus d’une centaine de personnes ont répondu présent (y compris les agents de la DDT).

Ambiance tendue mais correcte

La victime a présenté son cas de figure et montré ses clichés, qui semblent prouver qu’il ne s’agissait pas de l’œuvre d’un chien errant. Rappelons que l’année dernière, le secteur de Campagnac et le Larzac ont connu ce type d’attaque, sans qu’il ait été prouvé que des loups en soient à l’origine. À ce titre, les photos prises sur le terrain de Mélanie Bedel pourraient changer la donne. Les discussions ont été animées, parfois tendues mais courtoises. Les éleveurs se sont montrés très irrités, notamment face au discours de la DDT qui a, selon eux, tendance "à minimiser la présence et l’impact du loup" dans le secteur et à "surprotéger" l’animal. Difficile d’évoquer ce sujet sensible.

Depuis de nombreuses années et la volonté manifeste de réimplantation de ce grand canidé dans l’Hexagone (en 1992), le loup divise «pro» et «anti». Si les éleveurs semblent avoir été oubliés dans les régions montagneuses des Alpes ou des Pyrénées, clairement sacrifiées, l’équation est tout autre en Aveyron, premier département ovin de France, qui privilégie l’agropastoralisme. Il semble, aux yeux des éleveurs, inconcevable d’accepter la présence du prédateur dans cette situation.

Prêts à se mobiliser

Une présence du loup désormais avérée dans le département à croire les photos de Mélanie Bedel. Repéré sur l’Aubrac depuis 2013, l’animal a déclenché en Aveyron la mise en place de groupes de travail qui se réunissent mensuellement et d’observateurs maillant le territoire (afin de collecter tous les indices et de déclencher, si nécessaire, un «plan loup» lorsque des zones sont clairement identifiées). En attendant, les agriculteurs sont aujourd’hui très inquiets et redoutent les prochaines attaques, à l’heure où les troupeaux dormiront dans leurs parcelles. Mais à croire l’ambiance qui régnait lors de la réunion de Buzeins, ils ne sont nullement résignés et sont prêts à se mobiliser.

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