La pluie fait la joie des musées mais inquiète les viticulteurs

  • En mai à Rodez, il est tombé 177,3 mm de pluie. Un record.
    En mai à Rodez, il est tombé 177,3 mm de pluie. Un record. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Centre Presse Aveyron

Aveyron. C’est le principal sujet de conversation du moment. Il ne fait que pleuvoir et tout le monde en a marre...

Un temps pourri. Digne d’un mois de novembre. Le sujet revient inlassablement sur toutes les lèvres. Que d’eau, que d’eau ! Selon nombre d’observateurs, ce serait même le mois de mai le plus pluvieux depuis 1992. Après un hiver 2015-2016 qui, selon Météo France, aurait été, lui, le plus chaud depuis 1900... Et si ce mauvais temps agit négativement sur le moral des troupes, il perturbe aussi pas mal d’activités. Petit tour d’horizon en Aveyron.

Le prêt-à-porter fait grise mine

Côté commerce, le moral est en berne. Seuls quelques commerçants tirent parti du mauvais temps. On pense, notamment, aux marchands de parapluies et autres équipements de pluie. Pour les autres, dépendant de la saisonnalité de leurs collections, le bilan est plus morne.

Pour renouveler son salon de jardin, pas d’urgence. Il en va de même pour les restaurateurs et bistrotiers, pas prêts à installer durablement leurs terrasses au soleil. Quant au prêt-à-porter, les commerçants ne cachent pas leur agacement: déjà pris dans la spirale des périodes de rabais à répétition, ils voient arriver les soldes d’été (22 juin) avant même de pouvoir écouler leur nouvelle collection.

Peu d’incidence sur les hôteliers

Contactés par nos soins, une poignée d’hôteliers ruthénois se sont dits peu impactés par le mauvais temps. Évoquant un «tourisme culturel et muséal» sur le piton à cette saison de l’année, les professionnels ne font pas face à des annulations ou reports de masse. «En mai, les gens savent que la météo peut être incertaine. Ce n’est pas un motif d’annulation comme ce peut être le cas en plein été», explique une hôtelière.

La joie des musées

«Quand les escargots sortent... Les gens rentrent dans les musées», rigole-t-on du côté des trois musées de Rodez. «Avec ce temps, mieux vaut se mettre à l’abri et profiter pour voir de belles choses. Les musées en profitent, très clairement.» Aussi, le personnel des musées se réjouit de voir les visiteurs prendre le temps de flâner dans les expositions. «Nous sommes une solution de repli», reconnaît Aurélien Pierre, le directeur adjoint des musées. «Ces jours-ci, nous enregistrons entre 400 et 500 entrées sur les musées Fenaille et Soulages. De très bons chiffres», ajoute-t-il encore, confirmant un «étirement» de la saison touristique à Rodez depuis deux ans.

Le blues des pèlerins de Saint-Jacques

Sous leurs capes et ponchos de pluie, les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle ont le blues. Pas évident, en effet, de marcher, tous les jours ou presque, sous la pluie. 

Le bonheur des chercheurs de champignons 

Si la pluie fait le malheur de la plupart des Aveyronnais, elle remplit de bonheur les chercheurs de champignons. Les girolles, notamment, sont de sortie.

Vigne : la crainte du mildiou

«Dans 80% des cas, le mildiou, même si on ne le voit pas, est là. Il y a eu trop d’eau, trop d’humidité. Il faudra traiter au plus tôt» relate Jean-Marc Gombert, le président de la cave coopérative de Valady. À cela, il faut ajouter des températures fraîches, qui décalent la date de floraison. «Elle devrait intervenir autour du 15 juin, et à Marcillac, on vendange 120 jours après, sauf événement climatique particulier comme une canicule». Ce qui promet des vendanges pour la mi-octobre. «C’est tardif et cela peut être compliqué à gérer». En revanche, la météo du moment n’a pas d’impact sur la qualité du vin. «Chez nous, c’est en septembre que tout se décide» sourit Jean-Marc Gombert.

Rastaf’Entray : une solution de repli

Le festival reggae d’Entraygues débutera vendredi. Toutes les animations sont prévues en extérieur, mais en cas d’intempéries, les concerts seront déplacés au gymnase. L’information sera alors communiquée la veille ou le jour même. «Mais il y a peu de chance qu’il pleuve!», confie optimiste, Elsa Viguier, une des organisatrices.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?