David Gistau : «La CGT est plus que jamais debout»

  • Secrétaire départemental de la CGT, David Gistau prend de la hauteur et rejoint les hautes sphères du syndicat.
    Secrétaire départemental de la CGT, David Gistau prend de la hauteur et rejoint les hautes sphères du syndicat. Archives José A. Torres
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JB et PB

Secrétaire de l’Union départementale de la CGT depuis 7 ans, David Gistau a rejoint, à 45 ans, la direction confédérale de la centrale syndicale aux côtés de Philippe Martinez.

Secrétaire de l’Union départementale de la CGT depuis 7 ans, David Gistau a rejoint, à 45 ans, la direction confédérale de la centrale syndicale aux côtés de Philippe Martinez.

Vous avez été élu au bureau confédéral de la CGT. Que représente pour vous cette nomination ?

C’est une fierté et un honneur de faire partie de la direction confédérale, mais c’est surtout une reconnaissance du travail collectif réalisé par les militants de la CGT aveyronnaise.

En quoi consistent vos responsabilités ?

Les 50 membres de la direction confédérale ont pour rôle de diriger toute la CGT et de mettre en œuvre les orientations adoptées lors du 51e congrès confédéral. Je vais être amené à être sur Paris une dizaine de jours par mois, mais la CGT ayant pas mal de ressources militantes, nous nous sommes organisés collectivement afin que l’UD fonctionne aussi bien qu’actuellement, je reste de toute façon très présent sur notre beau département. 

Comment jugez-vous la situation sociale actuelle ?

Comme chacun peut le constater, la situation sociale est extrêmement tendue, dans tous les secteurs d’activité, y compris chez les jeunes et les retraités. Depuis des années les salariés servent de variable d’ajustement aussi bien dans le public que dans le privé avec des conséquences terribles sur les conditions de travail.

La loi El Khomri qui a pour but de déréguler encore un peu plus le marché du travail, et de faire sauter tous les filets de sécurité des salariés, fédère toutes les colères. D’ailleurs 70% des Français y sont opposés. En décidant de satisfaire tous ceux qui n’ont pas voté pour eux, Medef en tête, François Hollande et son gouvernement ont définitivement tourné le dos à une politique de progrès social. Le sentiment de trahison est donc immense.

La «guerre de chapelle» entre syndicats n’est-elle pas, contre-productive ?

Certainement. Je pense, en effet, que la division syndicale que le patronat et le gouvernement entretiennent et utilisent, ne rend pas service au monde syndical, et surtout pas aux salariés. Je dis souvent que si tous les drapeaux, quelles que soient leurs couleurs, flottent dans la même direction, celle qui indique l’intérêt des salariés, c’est profitable pour tout le monde. Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes avec la CFDT sur des positions diamétralement opposées. C’est notamment vrai sur la loi El Khomri par exemple, comme ça l’est également et entre autres sur le dossier des intermittents. Mais rien n’est figé dans le marbre.

Alors même que plusieurs syndicats sont mobilisés contre la loi Travail, comment expliquez-vous la stigmatisation dont la CGT fait les frais ?

Depuis maintenant plusieurs mois sous ce gouvernement, les libertés syndicales, comme la liberté d’expression sont mises à mal, avec une réelle volonté de criminaliser l’action syndicale. Ces derniers jours, nous faisons face à un déferlement de haine de la part de certains grands médias, du gouvernement, d’élus, du patronat avec, tout récemment encore, des propos particulièrement odieux de Gattaz : tout cela afin de nous discréditer ou tenter de nous intimider.

Ils savent très bien que nous avons les capacités collectives, avec d’autres, de créer les conditions d’un mouvement social de grande ampleur pour, à la fois s’opposer à leurs politiques libérales et d’austérité, mais aussi pour faire des propositions alternatives sur la sécurité sociale professionnelle, la répartition des richesses, le salaire des grands patrons ou encore l’évasion fiscale. Vous savez, même si la CGT vient de fêter ses 120 ans, elle est plus que jamais debout et prête à relever de nouveaux défis. 

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