Grèves: nouvelle semaine périlleuse avant l'ouverture de l'Euro

  • Des quais déserts à la gare d'Austerlitz à Paris le 4 juin 2016
    Des quais déserts à la gare d'Austerlitz à Paris le 4 juin 2016 AFP - DOMINIQUE FAGET
  • Manifestants contre la loi travail à Rennes le 2 juin 2016
    Manifestants contre la loi travail à Rennes le 2 juin 2016 AFP - DAMIEN MEYER
  • Les quais déserts de la raffinerie de Donges en Loire Atlantique,  affectés par la grève, le 4 juin 2016
    Les quais déserts de la raffinerie de Donges en Loire Atlantique, affectés par la grève, le 4 juin 2016 AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
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Centre Presse Aveyron

Grève prolongée dans les chemins de fer, nouvel appel à la grève dans l'énergie, préavis des pilotes d'Air France: la semaine qui commence s'annonce périlleuse pour le gouvernement français sur le front social, à quatre jours de l'Euro-2016 de football.

L'atmosphère est lourde avec, en plus de la fronde qui dure depuis trois mois contre un projet de réforme du droit du travail et des grèves catégorielles, des inondations d'une ampleur exceptionnelle dans la région parisienne et le centre du pays et la crainte d'attentats jihadistes pendant l'Euro-2016 qui s'ouvre vendredi.

Le Premier ministre français Manuel Valls et des élus de l'opposition de droite ont tenté au cours du week-end de convaincre les cheminots en grève depuis mardi de reprendre le travail.

Qualifiant la grève de "totalement incompréhensible", M. Valls a demandé "à chacun de prendre ses responsabilités, de suspendre et d'arrêter ce mouvement le plus vite possible".

Le président François Hollande est lui aussi intervenu. "Personne ne comprendrait" que des grèves puissent empêcher les spectateurs de se déplacer pendant l'Euro, a-t-il déclaré.

- Des appels restés vains -

Ces appels sont pour le moment restés vains. Seule une moitié des trains ont circulé dimanche sur les grandes lignes. Et de nouvelles perturbations du trafic étaient prévues pour lundi.

La direction de la Société nationale des chemins de fer français, la SNCF, et les syndicats de cheminots doivent se retrouvent dans la journée pour une ultime séance de discussions sur l'organisation du temps de travail, au sixième jour de la grève dans ce secteur.

Autre sujet de préoccupation pour le gouvernement, les pilotes de la compagnie nationale Air France prévoient de faire grève du 11 au 14 juin.

Et les mouvements sociaux s'étendent. Après le pétrole, les ports et docks, l'énergie, ils ont gagné le secteur des déchets. Dans le secteur pétrolier, si l'approvisionnement des stations-service en carburant s'est amélioré, plusieurs raffineries restent à l'arrêt.

Quant au secteur de l'énergie, ses salariés sont appelés à une nouvelle journée de grève jeudi.

Des revendications catégorielles se greffent sur une vaste fronde contre un projet de réforme du code du travail qui suscite depuis trois mois de nombreuses manifestations marquées par des violences, des occupations et des blocages de raffineries et d'autres installations.

Pour le moment, le gouvernement et les adversaires du projet de loi El Khomri - du nom de la ministre du Travail, Myriam El Khomri - campent sur leurs positions, et une grande manifestation nationale est prévue le 14 juin à Paris.

Une majorité des Français (54%) désapprouvent désormais ces grèves et manifestations, selon un sondage publié dimanche.

Entretemps, des inondations provoquées par des pluies torrentielles ont fait quatre morts dans la région parisienne et le centre du pays, et causé entre 600 millions et deux milliards d'euros de dégâts selon les assureurs.

Paris a échappé au pire: la Seine est montée à son plus haut niveau depuis 1982 dans la capitale, mais a amorcé sa décrue samedi sans causer de dommages sérieux.

Dimanche, la décrue s'y confirmait. Le fleuve, dont les berges restaient inondées, n'était plus qu'à 5,5 mètres au dessus de son niveau de référence dans la soirée, contre un pic de 6,10 mètres.

Les inquiétudes s'étaient déportées vers l'aval, les autorités redoutant les effets sur la Seine en crue de la grande marée en provenance de son estuaire. En Normandie, la Seine est bien montée, sortant par endroits de son lit, mais les effets sont restés limités.

Dans les zones sinistrées, l'heure était au pompage et au nettoyage. Sur une autoroute inondée, 35 dépanneuses étaient au travail pour dégager 300 véhicules abandonnés. Dans les maisons, les sinistrés frottaient et triaient, dans l'espoir de sauver une partie de leurs biens.

A l'approche de l'Euro de football, et alors que la France a été frappée à deux reprises par des attentats jihadistes en 2015, le président Hollande a assuré que les autorités mettaient tout en oeuvre pour assurer la sécurité de l'événement.

La menace jihadiste "existe", mais il ne faut "jamais se laisser impressionner", a-t-il déclaré dimanche.

La France, qui est en état d'urgence depuis les attentats qui avaient fait 130 mots à Paris le 13 novembre 2015, "a mis tous les moyens pour réussir" à assurer la sécurité de la compétition, a dit M. Hollande.

Plus de 90.000 gendarmes, policiers et agents de sécurité privée seront déployés autour des stades et des fan zones qui doivent accueillir 7 millions de personnes du 10 juin au 10 juillet.

Source : AFP

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