Syrie: les forces soutenues par Washington tout près d'un fief de l'EI

  • Des familles syriennes qui fuient l'assaut lancé par les forces arabes et kurdes contre le groupe Etat islamique à Minbej, arrivent dans un campement à 20 kms de la ville le 4 juin 2016
    Des familles syriennes qui fuient l'assaut lancé par les forces arabes et kurdes contre le groupe Etat islamique à Minbej, arrivent dans un campement à 20 kms de la ville le 4 juin 2016 AFP - Delil Souleiman
  • Des familles syriennes qui fuient l'assaut lancé par les forces arabes et kurdes contre le groupe Etat islamique à Minbej, arrivent dans un campement à 20 kms de la ville le 4 juin 2016
    Des familles syriennes qui fuient l'assaut lancé par les forces arabes et kurdes contre le groupe Etat islamique à Minbej, arrivent dans un campement à 20 kms de la ville le 4 juin 2016 AFP - Delil Souleiman
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Centre Presse Aveyron

Les combattants d'une alliance dominée par les Kurdes et soutenue par Washington se sont rapprochés dimanche de la ville syrienne de Minbej, fief du groupe Etat islamique (EI) qui pourrait perdre son principal axe de ravitaillement depuis la Turquie.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) n'étaient plus qu'à 5 km de Minbej contre laquelle elles mènent une offensive depuis le 31 mai, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) qui annonce par ailleurs la mort d'un de leur haut commandant, connu sous le nom de guerre d'Abou Layla.

Cette ville de la province d'Alep est stratégique car elle se situe sur l'axe que l'EI utilise pour faire transiter hommes, armes et argent de la frontière turque-- à une trentaine de km plus au nord -- vers Raqa, la capitale de facto du groupe ultraradical en Syrie.

Depuis samedi, cette route est coupée en raison des tirs des FDS, d'après l'OSDH.

Cette opération contre l'EI est l'une des offensives que mènent actuellement, dans plusieurs régions en Syrie ainsi qu'en Irak, des forces soutenues aussi bien par les Etats-Unis que par la Russie.

Priver l'EI de tout accès à la frontière turque représenterait une victoire clé, selon les responsables américains, car cela permettrait d'isoler encore plus les territoires contrôlés par le groupe en Syrie.

Dans ce but, les avions de la coalition antijihadiste conduite par les Etats-Unis ont encore mené neuf frappes sur des positions de l'EI dans la région de Minbej, a annoncé dimanche le centre de commandement Centcom.

- Américains sur le terrain -

A 27 km à l'est de Minbej, dans le hameau de Haloula, un correspondant de l'AFP a par ailleurs vu des soldats américains à bord de jeeps.

D'après Washington, ces forces conseillent les FDS sur le terrain mais sans s'impliquer directement dans les combats.

Brett McGurk, l'envoyé spécial du président Barack Obama auprès de la coalition antijihadistes, a salué dimanche dans un tweet la mémoire du commandant des FDS "qui a perdu la vie dans l'opération en cours pour libérer sa ville natale Minbej des terroristes de l'EI".

A Halloula, le journaliste de l'AFP a croisé des dizaines de déplacés des environs de Minbej, dont de nombreux enfants, la plupart démunis de tout.

Selon l'ONU, au moins 20.000 civils ont été déplacés par les combats de Minbej qui, d'après l'OSDH, ont fait 74 morts: 30 jihadistes, 12 combattants des FDS et 32 civils.

Dans l'un des villages pris aux jihadistes, les FDS ont libéré six femmes et 16 enfants yazidis enlevés par l'EI en Irak en 2014. De nombreuses Yazidies ont depuis été vendues comme épouses aux jihadistes ou réduites à l'état d'"esclave sexuelle".

- Alep sous le feu -

Outre Minbej, l'EI fait face à deux autres offensives dans son fief de la province de Raqa, également dans le nord syrien.

L'une est menée par l'armée syrienne qui, appuyée par l'allié russe, est entrée samedi dans cette province pour la première fois depuis deux ans. L'autre est conduite par les FDS qui y progressent avec le soutien des Américains.

La présence de ces différentes forces rend extrêmement complexe le conflit syrien qui opposait au début le régime et l'opposition armée, avant l'entrée en jeu de groupes jihadistes comme l'EI et des Kurdes qui défendent leur propre projet autonomiste.

Sur le front d'Alep, ville divisée depuis 2012 entre régime et rebelles, les bombardements ont repris jeudi après un mois de relative accalmie. Au moins 40 civils ont été tués et 200 blessés dimanche selon l'OSDH.

Les bombardements du régime ont fait 32 morts dans les quartiers rebelles, selon l'OSDH. Ils ont notamment dévasté des rues du quartier de Qaterji, où des habitants essayaient de se frayer un chemin à travers les décombres et une épaisse poussière, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Il n'y a que des civils ici, il n'y a pas de rebelles!", hurlait un homme en colère. Plus loin, un secouriste portait dans ses bras un enfant au visage ensanglanté vers une ambulance.

Huit civils ont par ailleurs été tués par des tirs de roquettes rebelles sur les quartiers gouvernementaux.

La seule route de sortie hors d'Alep pour les quartiers rebelles est de facto coupée depuis jeudi en raison des bombardements du régime. Les secteurs tenus par les insurgés, où vivent quelque 200.000 personnes, sont ainsi totalement assiégés.

Source : AFP

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