France-Albanie. «Ils aiment vraiment le foot et leur équipe nationale»

  • Cédric Galandrin et son père, à la terrasse d’un café le soir d’Albanie-Ukraine.
    Cédric Galandrin et son père, à la terrasse d’un café le soir d’Albanie-Ukraine. Repro CP
Publié le , mis à jour
Philippe Routhe

Cédric Galandrin, avocat au barreau de Rodez, nous guide dans ce pays qui vit le foot avec ferveur et souhaite plus que jamais s’ouvrir au monde. Passionné de football, il a récemment découvert ce pays bordant la mer Adriatique, qui a plus que le foot à faire valoir.

Des terrasses bondées, avec sur la table café bien serré et grand verre d’eau ou une pinte de bière. Au mur, des écrans de télé sont disséminés un peu partout dans ces rues où les bars jouxtent les bars. Tous, homme, femmes enfants, les yeux rivés sur les « rouge et noir ». Voilà le spectacle auquel il faut s’attendre ce soir du côté de Tirana, Elbasan, Shkodër, Vlorë, etc. Cédric Galandrin, avocat au barreau de Rodez, a eu un avant-goût de tout cela, il y a quelques jours, à la faveur de quelques jours de vacances.

Ambiance

«D’abord lors de la finale de la Champion’s League entre l’Atlético et le Real de Madrid. Il y avait un monde incroyable» raconte-t-il. Puis, quelques jours plus tard, ce Ruthénois a goûté un peu plus à la ferveur albanaise. Côté ambiance, un match amical chez eux, c’est une finale chez nous. «C’était pour le match de préparation à l’Euro, conte l’Ukraine. Ce n’était qu’un match de préparation et l’ambiance ressemblait à ce que l’on a pu connaître en France pour la finale de 2006 par exemple ! Incroyable. Et je ne vous raconte pas quand l’Albanie a égalisé !»

Ce match-là, les coéquipiers de Lorik Cana, le joueur emblématique des «Kuq e Zinjtë » comme on les appelle, l’ont perdu 3 à 1. Un match suivi par des milliers d’Albanais, le maillot avec l’aigle à deux têtes sur les épaules. «Ils aiment vraiment le foot et leur équipe nationale. Et ce malgré le fait qu’il n’y ait aucun joueur Albanais résidant dans le pays», fait remarquer Cédric, par ailleurs passionné de football.

Une première dans le concert international

A l’occasion d’échanges avec quelques habitants, il en a surtout déduit une chose : «Les Albanais ont plus que jamais l’envie de s’ouvrir aux autres. De faire connaître leur pays. De dire aux gens, venez ! Et l’Euro leur offre là une belle opportunité». Lors de la qualification de l’Albanie, Lorik Cana s’était d’ailleurs fendu d’un tweet enthousiaste : «Allons en France pour montrer nos valeurs et passer la phase de groupes!» 

Longtemps placé sous le joug de la dictature communiste, le regard méfiant sur le monde, ce pays des Balkans bordant la mer Adriatique et frontalier, du nord au sud, avec le Monténégro, le Kosovo, la Macédoine et la Grèce, sur lequel ont été construits plus de 700 000 bunkers, goûte aujourd’hui à l’envie de vivre comme les autres pays de l’Europe. Cela reste cependant l’un des plus pauvres du continent, qui doit faire face à l’exil de ses habitants. Ainsi, les parents de Lorik Cana résidant du côté des Cassis.

Cet Euro, une première

Sur le plan footballistique, l’Albanie ne fait pas vraiment «peur». Jamais invitée à une coupe du monde, ni même au concert européen, son match face à la Suisse, au cours duquel elle a maintenu les Helvètes sous pression tout en étant réduits à dix, suscite cependant un certain respect. L’entraîneur français Didier Deschamps n’a d’ailleurs pas négligé la chose. Il a encore en mémoire la victoire, certes de prestige, de l’Albanie sur la France (1-0) l’an passé. Une victoire qui a fait monter d’un cran la ferveur du pays pour ses footballeurs sur les rives de l’Adriatique.

Archéologie, paysage, patrimoine, plongée...

Quant au pays en lui-même, Cédric Galandrin a un conseil: «Allez-y sans tarder! Il dispose d’un potentiel incroyable. Il y a encore très peu de touristes et quinze jours ne suffisent pas pour apprécier toutes ses richesses, que ce soit en terme de sites archéologiques, de patrimoine, pour la beauté de ses paysages... C’est aussi un bel endroit pour faire de la plongée. Et, en plus, les Albanais sont fort sympathiques.» Et gare, car ils prennent aussi goût à la victoire... 

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