« Qui a tué Fualdès ? » (10/40)

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    « Qui a tué Fualdès ? » (10/40)
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Centre Presse Aveyron

Les 27, 28, 29 et 30 juillet, sur la place Foch à Rodez, sera présentée la pièce de Paul Astruc « Qui a tué Fualdès ? », à la nuit tombée. À la veille du bicentenaire - en 2017 - de cette énigmatique affaire criminelle qui a valu pendant longtemps une sale réputation à la ville, les 35 comédiens nous plongent dans le Rodez des années 1800. À travers ses quartiers, ses habitants, ses us et coutumes. Cette série de quarante textes, illustrée par Gérard Marty, court jusqu’au 26 juillet. Infos et billetterie: www.quiatuefualdes.com

On la disait malfamée, plus encline au vice qu'à la vertu, la rue des Hebdomadiers. Bordée de maisons décrépites, elle était sale, étroite et sombre. En son centre, un égout à ciel ouvert exhalait ses miasmes. Face à elle, affichant son gothique flamboyant, la cathédrale majestueuse imposait sa masse. Ce jour de mars 1817, un pâle soleil éclairait le clocher et dominait le quartier. Ses rayons magnifiaient sa dentelle de pierre, ils égayaient d'une touche d'esthétique un environnement peu engageant. Au fond de cette rue obscure trônait un misérable estaminet, où tire-laine, contrebandiers et autres trafiquants se mêlaient au petit peuple besogneux des charretiers, portefaix et journaliers. Compagnon de misère d'un mendiant hirsute, qui avait élu domicile dans une vielle écurie, un vielleux tirait de son instrument quelques notes imprécises. La nuit tombée, une atmosphère glauque se dégageait de ce lieu qu'éclairaient mal les flammes vacillantes des réverbères. De temps à autre, des silhouettes furtives dont on devinait la tenue bourgeoise aux chapeaux haut-de-forme et redingotes, se détachaient dans un rai de lumière à la dérobée. Elles se dirigeaient toutes vers cette auberge louche dont les tenanciers s'appelaient Bancal. Ces hommes se rendaient-ils à pas pressés, vers ce tripot infâme pour y assouvir quelque plaisir inavouable ? Ou bien s'étaient-ils donné rendez-vous pour quelque complot ? Il faudrait y avancer le pied pour savoir…

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