« Qui a tué Fualdès ? » (11/40)

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    « Qui a tué Fualdès ? » (11/40)
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Centre Presse Aveyron

Les 27, 28, 29 et 30 juillet, sur la place Foch à Rodez, sera présentée la pièce de Paul Astruc « Qui a tué Fualdès ? », à la nuit tombée. À la veille du bicentenaire - en 2017 - de cette énigmatique affaire criminelle qui a valu pendant longtemps une sale réputation à la ville, les 35 comédiens nous plongent dans le Rodez des années 1800. À travers ses quartiers, ses habitants, ses us et coutûmes. Cette série de quarante textes, illustrée par Gérard Marty, court jusqu’au 26 juillet. Infos et billetterie : www.quiatuefualdes.com

Déjà, ça avait mal commencé ! Tu as tué ta mère ! Qu’il me disait le père dès qu’il me regardait. Et juste après, venaient les coups. Je suis née la neuvième et l’hiver était mauvais. Il avait pris toutes nos forces. Ce n’est pas ma faute un mauvais hiver, mais du coup, tout le monde en bavait davantage. Le père, y gueulait tout le temps et quand il ne gueulait pas, il tapait du pied ou du bâton, mais il cognait dur le bougre. N’y avait pas de place pour la douceur. Dès que j’ai su grimper, j’ai dormi au-dessus de la truie. Ça ne sentait pas la rose, mais ici, personne ne venait m’emmerder. Au plus, il me criait dessus devant la porte. Alors tant pis, je restais au chaud et je rasais les murs au petit matin. Je n’étais pas une feignasse, alors ils ne pouvaient pas me jeter aux orties. Je faisais tout le sale boulot, toutes les corvées. Alors quand je l’ai rencontré le Bancal, quand il m’a fait son baratin, je me suis laissée estourbir. Vous auriez vu leurs têtes quand il m’a demandé à marier ! Ils ne pouvaient plus gueuler, ni cogner, j’avais mon homme et il m’emmenait à la ville, vivre dans la cité. On a une auberge à nous ! Elle n’est pas bien belle, pas bien propre, mais ça a suffit pour y faire sept portées. Mon bougre a remplacé mon père et c’est lui qui me cogne ou cogne les filles. De toute façon, il me touchera plus, je ne ferai pas d’autres enfants, parce que je sais qu’à neuf, on meurt. Il peut bien toucher qui y veut, ce n’est pas ce qui manque par chez nous. Des petites vertus, y en a partout. Y a bien du monde qui passe par ici, pas que des vilains ou des drôles, y a aussi du beau, qui donne du pain ou de la viande. Et des histoires, y en a plein. Je ne pourrais pas les conter toutes, mais y en a tout un seau. C’est pas tout ça mais faut que j’aille mettre une beigneà Magdeleine, pour l’endurcir, parce que la vie ce n’est pas facile, pour sûr !

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