Bassin: l'après-mine fera-t-elle grise mine ?

  • Plus de monde à Cransac qu'à Decazeville pour ces réunions sur le Plan de Prévention des Risques miniers.
    Plus de monde à Cransac qu'à Decazeville pour ces réunions sur le Plan de Prévention des Risques miniers. CP
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Centre Presse Aveyron

La question se pose à l’heure où l’État termine l’élaboration du plan de prévention des risques miniers (PPRM).

Par deux fois, à deux jours d’intervalle, lundi à Cransac, puis mercredi à Decazeville, le sous-préfet Éric Suzanne était dans le Bassin pour assurer en quelque sorte le «service après-vente» (ou plutôt avant-vente) du Plan de Prévention des Risques miniers (PPRM) actuellement, en cours d’élaboration. S’il y avait lundi relativement du monde à Cransac, le surlendemain, en revanche, c’est devant un public très clairsemé que le représentant de l’État a donné les explications relatives à ce plan. Le sous-préfet Éric Suzanne chargé de présenter l’élaboration du PPRM, ses enjeux, notamment en terme de document d’urbanisme, et ses aléas, était aidé dans cet exercice d’explication par les techniciens de la Dreal et de la DDT.

Obligation légale

En application d’une loi de 1999, l’établissement d’un PPRM est une obligation légale pour les communes minières. Ce plan a pour objectif de cibler le plus grand nombre de sites potentiels identifiés comme présentant plus ou moins de risques. Il s’agit d’un outil opérationnel de prévention des risques miniers résiduels, qui établit une relation «entre un problème qui est sous nos pieds, et le sol qui est au dessus». «Aujourd’hui, indiquait le sous-préfet, nous allons présenter la méthode, le calendrier, sachant que nous sommes là pour agir en prévention, et limiter les risques aux personnes». Pour établir ce document, on s’est appuyé en amont sur les documents existants, en faisant en 2007, l’inventaire des risques miniers. Cette approche initiale a ensuite été complétée par des études de terrain réalisées notamment par le cabinet Géoderis, expert public spécialisé dans les risques après-mine. 260 forages ont ainsi été réalisés en périphérie de maisons identifiées comme vulnérables. Le recoupement des deux instructions a permis d’établir une cartographie des risques et des aléas sur les 720 hectares impactés par l’activité minière sur le Bassin. Ce qui représente 38 sites d’exploitation à ciel ouvert, 130 mines dont certaines de fer sur Aubin, et 1401 ouvrages. Dans la salle, les réactions n’ont pas tardé. Certains se sont étonnés de ne pas avoir été associés à la démarche, et dénonçaient un manque d’information. D’autres rappelaient que des terrains ont été achetés alors qu’ils étaient réputés constructibles, et que depuis ils ont été disqualifiés! Se pose alors la question de l’indemnisation! Quand d’autres trouveraient légitime que le foncier impacté bénéficie d’exonération fiscale…

Rassurer les populations 

Le sous-préfet qui a bien entendu ces interrogations a tenu à rassurer les inquiétudes. «Les questions que vous vous posez sont légitimes. Aujourd’hui, nous sommes là pour présenter le PPRM dans sa globalité. Les problèmes individuels seront traités au cas par cas, sachant que sur le Bassin, il n’y aura aucune mesure d’expropriation ni de destruction de bien qui sera prise». Dans la foulée, il a tenu à dédouaner les élus  «qui subissent eux aussi les effets du PPRM» , et a invité les administrés à consulter le dossier du PPRM soit en mairie, soit sur le site de la préfecture.

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