Viaduc de Millau. L’échauffement avant le gros sprint estival

Pas ou peu d’échauffement. Le calendrier (absence de pont en mai notamment) et la météo n’ont pas permis à la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM) qui exploite l’ouvrage, de monter lentement en puissance comme elle le fait chaque année. Dès aujourd’hui et les premiers départs estivaux, l’entreprise s’attend donc à changer de rythme.

Il faut dire que le tiers du trafic annuel se concentre sur les deux mois de juillet et août, qui revêtent donc un enjeu majeur pour CEVM. Tout le monde est donc sur le pont, et une trentaine de saisonniers sont venus renforcer les équipes de CEVM, principalement des péagers. En effet, le gestionnaire du viaduc s’attend à voir passer plusieurs dizaines de milliers de véhicules certaines journées, et les 18 pistes de péage (dont quatre peuvent fonctionner indifféremment dans un sens ou dans l’autre) ne sont pas de trop.

«On va commencer gentiment», sourit Emmanuel Cachot, le patron de CEVM, qui table sur une trentaine de milliers de passages aujourd’hui. C’est certes très loin du record du 18 août 2012 et de ses 63 500 véhicules, mais l’été ne fait que commencer. Ainsi, 40 000 véhicules devraient emprunter l’ouvrage le week-end suivant selon les projections, 47 000 le 16 juillet, et on viendra tutoyer, voire battre le record à la jonction des mois de juillet et août. On mesure mieux l’enjeu pour CEVM qui, après avoir fêté son 50 millionième usagers l’été dernier, va tenter de passer la barre fatidique des 5 millions de passages sur l’ensemble de l’exercice 2016. «Ce sera toutefois compliqué», lâche Emmanuel Cachot, au regard d’un premier semestre relativement stable par rapport à 2015. 

Un million de personnes sur l’aire

Pour autant, l’activité de CEVM se porte relativement bien, celle-ci étant directement liée à la santé de l’économie. «Le trafic des poids lourds se tient bien, notamment du fait de la reprise économique en Espagne», explique le responsable. À commencer par l’été, les challenges ne manquent donc pas pour CEVM qui exploite également les deux sites touristiques du viaduc. Depuis février dernier, il est même devenu concessionnaire de l’aire du viaduc, où un million de personnes devraient s’arrêter en 2016 (10% du trafic, à une moyenne de deux personnes par véhicule). «Ça fait de l’activité en plus», conclut Emmanuel Cachot.