Prise d'otage en Arménie par un groupe armé lié à l'opposition, un mort

  • La police arménienne bloque les rues près d'un de ses bâtiments où se déroule une prise d'otage, le 17 juillet 2016 à Erevan
    La police arménienne bloque les rues près d'un de ses bâtiments où se déroule une prise d'otage, le 17 juillet 2016 à Erevan AFP - KAREN MINASYAN
  • Le président arménien, Serge Sarkissian, le 12 novembre 2012 dans la cour de l'Elysée à Paris Le président arménien, Serge Sarkissian, le 12 novembre 2012 dans la cour de l'Elysée à Paris
    Le président arménien, Serge Sarkissian, le 12 novembre 2012 dans la cour de l'Elysée à Paris AFP/Archives - MARTIN BUREAU
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Centre Presse Aveyron

Un policier a été tué dimanche lors de l'attaque d'un bâtiment de la police à Erevan par un groupe armé lié à un leader d'opposition emprisonné, exigeant la démission du président arménien et qui a pris plusieurs personnes en otages.

"Un groupe d'hommes armés est entré dans le bâtiment d'un régiment de la police à Erevan et retient des otages", a annoncé le Service national de Sécurité (SNS) arménien. L'un des assaillants a affirmé que parmi les otages figurait le chef adjoint de la police nationale.

"Un policier a été tué et deux autres blessés. Deux otages ont été libérés", a-t-il ajouté.

La présidence a pour sa part indiqué dans un communiqué que le président Serge Sarkissian "a été informé de la situation". "Les forces de l'ordre ont entièrement le contrôle de la situation et prennent toutes les mesures nécessaires pour la résoudre", indique le texte.

Un parlementaire qui a pu rencontrer les preneurs d'otage, Nikol Pachinian, a dit à la presse que le groupe avait d'abord pris huit otages mais en avait ensuite libéré un qui souffrait de problèmes de santé.

"L'Etat arménien continue à opérer normalement, et la police continue à protéger l'ordre public et assurer la sécurité", a déclaré le SNS, démentant les rumeurs de coup d'Etat courant sur les réseaux sociaux.

Un haut responsable de la police, Hunan Pogosyan, a déclaré aux journalistes que des négociations étaient en cours avec les assaillants. "La police a les moyens nécéssaires et nous prendrons des actions rapides et préventives pour les liquider s'ils ne nous écoutent pas", a-t-il lancé.

Selon les médias arméniens, les attaquants demandent la libération de Jiraïr Sefilian, homme politique d'opposition arrêté le mois dernier et accusé de détention d'armes.

"Nous exigeons la libération de Jiraïr Sefilian, nous n'obéirons qu'à lui. Et (le président Serge) Sarkissian doit démissionner", a écrit sur Facebook l'un des assaillants, Varoujan Avetissian.

Ce dernier a affirmé que deux hauts gradés, le chef adjoint de la police nationale, Vardan Egiazaryan, et le chef adjoint de la police de Erevan, Valeri Osipyan, faisaient partie des otages.

Il a également indiqué que l'un des assaillants, Tatul Tamrazyan, avait été "grièvement blessé".

- Police et blindés -

Le groupe a ensuite publié une vidéo sur Facebook, appelant les Arméniens à descendre dans la rue pour manifester contre le gouvernement. Les images montrent plusieurs hommes en gilets pare-balles et armés de kalachnikovs ainsi que des otages.

"Nous faisons ça pour vous. Descendez dans la rue! Nous demandons la libération de tous les prisonniers politiques", déclare l'un des assaillants dans la vidéo. "Rejoignez-nous! Pour le moment, nous tenons les positions. Nous allons tenir aussi longtemps que nous le pouvons", affirme un autre.

L'armée et la police ont pour leur part pris position dans les rues adjacentes au bâtiment de la police avec des voitures et des blindés, selon un photographe de l'AFP sur place.

M. Sefilian, dirigeant d'un petit groupe d'opposition, et six de ses partisans ont été arrêtés en juin, accusés par les autorités de se préparer à s'emparer des plusieurs bâtiments publics et de télécommunications à Erevan.

Critique féroce du gouvernement, M. Sefilian avait déjà été arrêté en 2006 et emprisonné pour 18 mois après avoir appelé à "renverser le gouvernement par la violence". L'an dernier, il avait de nouveau été arrêté, avec plusieurs de ses partisans, de nouveau sur des soupçons de préparation de coup d'Etat, mais avait été relâché peu après.

D'origine arménienne, Jiraïr Sefilian est né au Liban où il a combattu au cours de la guerre civile dans les années 1980. Il a ensuite déménagé en Arménie pour prendre part à la guerre contre l'Azerbaïdjan pour le contrôle de la région disputée du Nagorny-Karabakh.

Ancien militaire, le président Sarkissian a été élu en 2008 et son élection, contestée par l'opposition, avait provoqué des émeutes ayant fait 10 morts.

Source : AFP

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