Le grand jour de Donald Trump, après une convention éprouvante

  • Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche à Cleveland (Ohio), le 20 juillet 2016
    Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche à Cleveland (Ohio), le 20 juillet 2016 AFP - Robyn BECK
  • Présidentielle américaine : le binôme républicain Présidentielle américaine : le binôme républicain
    Présidentielle américaine : le binôme républicain AFP - Marc Antoine GUILBAULT, Simon MALFATTO
  • Le candidat républicain Donald Trump et son co-listier Mike Pence, lors de la convention républicaine à Cleveland, le 20 juillet 2016
    Le candidat républicain Donald Trump et son co-listier Mike Pence, lors de la convention républicaine à Cleveland, le 20 juillet 2016 AFP - Timothy A. CLARY
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Centre Presse Aveyron

Donald Trump prononce jeudi le plus important discours de sa courte carrière politique pour tenter de prouver aux Américains qu'il est digne de la Maison Blanche, en clôture d'une convention minée par la désunion au sein du parti républicain.

Alors que son ex-rival des primaires Ted Cruz continue de le défier à Cleveland même en refusant d'appeler à voter pour lui à l'élection de novembre, l'homme d'affaires new-yorkais acceptera lors d'une allocution en prime-time la nomination comme candidat républicain à l'élection présidentielle, arrachée aux primaires du printemps, et ratifiée mardi par environ 2.500 délégués réunis à Cleveland, dans l'Ohio.

Il affrontera la démocrate Hillary Clinton, invectivée toute la semaine dans les travées et sur scène, et dont l'investiture aura lieu la semaine prochaine.

A l'image de la campagne à la hussarde lancée par Donald Trump en 2015, ce grand rassemblement s'est déroulé depuis lundi dans une relative cacophonie.

Mercredi soir, Ted Cruz lui a infligé un camouflet calculé. Rompant avec l'esprit d'unité des autres orateurs présents, le sénateur du Texas a refusé à la tribune de se rallier au candidat, invitant les républicains à voter "selon leur conscience" en novembre, pour le candidat qui défendra le mieux les principes conservateurs. Il s'est fait huer par une partie des délégués, outrés par un tel affront.

Ce héros de la droite chrétienne, à qui l'on prête des ambitions pour la présidentielle de 2020, a défendu son coup d'éclat jeudi devant les délégués de son Etat.

Il a révélé avoir prévenu Donald Trump en avance, et refusé de dire s'il mettrait un bulletin Trump dans l'urne en novembre, insinuant que ses raisons étaient tant politiques que personnelles.

"Je n'ai pas l'habitude de soutenir les gens qui attaquent ma femme et mon père", a-t-il lâché en disant qu'il n'était pas un "caniche servile".

Ted Cruz a fait allusion à l'un des moments les plus sombres des primaires, quand Donald Trump a retweeté une photo d'Heidi Cruz grimaçante, et insinué que le père du sénateur, Rafael, était lié à l'assassin de John F. Kennedy.

"Je l'ai laissé parler quand même. Pas grave!" avait réagi Donald Trump sur Twitter.

Mais ses proches ont éreinté le Texan. Ted Cruz "a violé le contrat", a affirmé jeudi Paul Manafort, directeur de campagne de Donald Trump, en se référant à l'engagement des candidats aux primaires républicaines de soutenir in fine le vainqueur.

"Ça manquait de classe", a estimé Eric Trump, fils du candidat, sur CBS jeudi. "S'il vient à la convention, il doit apporter son soutien, sinon ce n'est pas la peine de venir".

- Discours de grande écoute -

Pas un jour n'a été épargné par les polémiques.

Lundi, des délégués anti-Trump sont montés sur les chaises et se sont époumonés devant les caméras lors d'un vote de procédure.

La journée de mardi fut dominée par l'affaire du plagiat d'un discours de Michelle Obama par Melania Trump, l'épouse d'origine slovène de l'homme d'affaires. Ce n'est que mercredi, après plus de 24 heures d'explications fluctuantes, que l'équipe Trump a blâmé puis pardonné la collaboratrice ayant participé à la rédaction du texte.

Le discours de jeudi donne au candidat républicain une occasion exceptionnelle de changer de braquet. Plus de 20 millions de téléspectateurs ont suivi les premiers jours de la convention.

Donald Trump tentera de réconcilier deux objectifs a priori opposés: rester lui-même, c'est-à-dire excentrique, imprévisible et politiquement incorrect, tout en lisant sur un prompteur un texte solennel et à la hauteur de la fonction suprême.

Que dira Trump ? Tentera-t-il une ouverture au centre ? Ou voudra-t-il seulement mettre son parti en ordre de marche en répétant ses propositions-phares: le mur à la frontière avec le Mexique, une politique migratoire hostile aux musulmans, et un protectionnisme commercial ?

L'heure n'est en tout cas plus à présenter l'homme. Ses enfants se sont déjà succédé pour décrire un père attentif à leur éducation, tenace et à l'éthique de travail irréprochable. Sa fille Ivanka s'exprimera avant lui jeudi.

Les attentats aux Etats-Unis et en Europe, et les tensions raciales entre communauté noire et forces de l'ordre dans le pays ont aussi conduit Donald Trump à endosser les habits de Richard Nixon en 1968, sur le thème du retour à l'ordre.

Dans les sondages, Hillary Clinton le domine de façon persistante, avec 44% des intentions de vote contre 41% en moyenne.

Source : AFP

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