JO-2016/Dopage: la Russie soulagée, le CIO critiqué

  • Le président de commission exécutive du CIO, Thomas Bach, lors d'une conférence de presse le 21 juin 2016 à Lausanne
    Le président de commission exécutive du CIO, Thomas Bach, lors d'une conférence de presse le 21 juin 2016 à Lausanne AFP - FABRICE COFFRINI
  • Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), Craig Reedie, le 20 juin 2016 à Londres
    Le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), Craig Reedie, le 20 juin 2016 à Londres AFP/Archives - ADRIAN DENNIS
  • Yuliya Stepanova, la lanceuse d'alerte à l'origine des révélations sur le dopage russe, à Amsterdam, le 6 juillet 2016 Yuliya Stepanova, la lanceuse d'alerte à l'origine des révélations sur le dopage russe, à Amsterdam, le 6 juillet 2016
    Yuliya Stepanova, la lanceuse d'alerte à l'origine des révélations sur le dopage russe, à Amsterdam, le 6 juillet 2016 AFP/Archives - JOHN THYS
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Centre Presse Aveyron

La Russie et ses sportifs ont poussé lundi un soupir de soulagement après la décision du CIO de ne pas exclure le pays des jeux Olympiques de Rio (5-21 août), reléguant cette responsabilité aux fédérations internationales.

La Fédération internationale de natation a été la première à statuer et a exclu trois nageurs et quatre nageuses russes. Parallèlement, deux haltérophiles et un lutteur ont été retirés de la sélection nationale.

La décision du CIO de laisser aux fédérations la responsabilité de la présence de sportifs russes à Rio a suscité de nombreuses critiques dans le mouvement olympique, alors qu'un rapport indépendant du juriste canadien Richard McLaren, à la demande de l'Agence mondiale antidopage (AMA), a mis en évidence un système de dopage d'Etat dans le sport russe de 2011 à 2015.

L'AMA s'est ainsi dite "déçue" tandis que l'Usada, l'agence américaine antidopage, a parlé de "désordre" créé par le CIO. Lundi, l'Agence française de lutte antidopage a aussi regretté la décision du CIO, estimant que l'instance aurait pu "faire preuve d'une grande fermeté".

En Russie, où le sport et les médailles sont une priorité nationale, le soulagement était immense. "Nous nous félicitons naturellement" de la décision du CIO, a ainsi estimé le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, évoquant une "décision positive".

"Cette décision n'est pas mauvaise pour nous. Elle a été prise et nous devons la respecter", a déclaré à l'AFP le président du comité pour le Sport à la Douma (chambre basse du Parlement), Dmitri Svichtchev, tout en regrettant que les sportifs russes ayant déjà été sanctionnés pour dopage soient privés de Jeux.

"Vous ne pouvez pas punir quelqu'un deux fois pour la même peine", a-t-il déclaré.

Lors d'une conférence de presse, le président du Comité olympique russe (ROC) Alexandre Joukov a annoncé "étudier l'historique en matière de dopage de chaque sportif sélectionné" pour les JO. Et en début de soirée, il indiquait qu'au moins 13 sportifs avaient des "antécédents" de dopage et ne pourraient pas s'envoler pour Rio. Ces sportifs s'ajoutent aux 67 athlètes russes déjà collectivement bannis des JO.

- Gymnastes et escrimeurs déjà à Rio -

Pour sa part, la Fédération internationale de tennis (ITF) a donné son feu vert à la participation des huit joueurs et joueuses de tennis sélectionnés par la Russie. La décision de la Fédération internationale de judo, qui avait soutenu la Russie avant même que se prononce le CIO, devrait rapidement suivre.

Les patrons des fédérations russes d'escrime et de pentathlon ont estimé que leurs sportifs seraient autorisés à concourir à Rio, mais attendent une confirmation officielle qu'ont déjà reçu les archères russes, championnes du monde.

Mais certains sportifs n'ont pas attendu pour s'envoler à Rio. C'est le cas des escrimeurs et des gymnastes, dont l'entraîneur principal, Valentina Rodionenko, a assuré à l'agence de presse TASS: "Le pire est derrière nous."

La majorité de la sélection s'envolera pour Rio jeudi. Pour les 67 athlètes privés de JO à cause de la suspension de la Fédération russe d'athlétisme, il n'y a en revanche plus aucune chance d'aller à Rio après la décision jeudi du Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne.

"Notre bataille pour Rio est terminée", a regretté la star du saut à la perche Yelena Isinbayeva, qui visait à Rio une troisième médaille d'or olympique avant de prendre sa retraite.

Si le CIO a pris des sanctions, elles visent avant tout Yuliya Stepanova, la lanceuse d'alerte à l'origine des révélations sur le dopage russe. Cette spécialiste du 800 m sera privée de JO, car elle a été sanctionnée pour dopage dans le passé, ce qui a là-aussi suscité un tollé parmi les responsables de l'AMA et de l'Usada.

Stepanova a eu ce qu'elle mérite, a estimé Komsomolskaïa Pravda, donnant le ton des médias locaux sur la sanction contre l'athlète. Un journaliste de ce tabloïd avait comparé l'athlète russe à une collaboratrice des nazis.

La décision du CIO fait de toute façon débat, plusieurs voix comme celle de la détentrice du record du monde du marathon Paula Radcliffe s'élevant contre le fait qu'elle concerne uniquement les Russes alors que le sprinteur américain Justin Gatlin, le cycliste espagnol Alejandro Valverde ou l'escrimeur italien Andrea Baldini, tous déjà suspendus pour dopage, seront eux du voyage.

Source : AFP

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