Nice: Valls monte au créneau pour dénoncer une polémique "politique"

  • Le Premier ministre Manuel Valls en compagnie de Christian Estrosi, à Nice, le 18 juillet 2016
    Le Premier ministre Manuel Valls en compagnie de Christian Estrosi, à Nice, le 18 juillet 2016 AFP/Archives - Valery HACHE
  • La policière Sandra Bertin lors d'une conférence de presse à Nice, le 24 juillet 2016
    La policière Sandra Bertin lors d'une conférence de presse à Nice, le 24 juillet 2016 AFP/Archives - VALERY HACHE
  • Le centre de supervision urbaine de Nice, le 12 juin 2016
    Le centre de supervision urbaine de Nice, le 12 juin 2016 AFP/Archives - JEAN CHRISTOPHE MAGNENET
  • Le président de la région PACA Christian Estrosi à Nice, le 16 juillet 2016
    Le président de la région PACA Christian Estrosi à Nice, le 16 juillet 2016 AFP/Archives - Valery HACHE
  • Attentats de Nice : le dispositif policier
    Attentats de Nice : le dispositif policier AFP - Iris ROYER DE VERICOURT, François D'ASTIER
Publié le
Centre Presse Aveyron

Manuel Valls est monté à son tour au créneau lundi pour défendre Bernard Cazeneuve, accusé de travestir la vérité sur le dispositif de sécurité le soir de l'attentat à Nice le 14 juillet, fustigeant une polémique "purement politique" visant "à déstabiliser le gouvernement".

François Hollande pourrait lui aussi s'exprimer à l'occasion d'une visite à Vincennes à des militaires de l'opération Sentinelle, qu'il a décidé de maintenir à 10.000 hommes après la tuerie au camion sur la Promenade des Anglais.

Accusé dimanche par une policière municipale niçoise, Sandra Bertin, chef du service pilotant la vidéosurveillance, d'avoir fait pression pour modifier son rapport sur le dispositif de sécurité au soir de l'attentat, le ministre de l'Intérieur a annoncé le dépôt d'une plainte pour "diffamation".

Sur France 2 dimanche soir, le premier flic de France a dénoncé "une campagne de vilenies", promettant de "rendre coup pour coup".

M. Cazeneuve est "un homme intègre, un homme d'Etat, un ministre de l'Intérieur formidable", a défendu Manuel Valls lundi matin sur BFMTV/RMC.

Dénonçant une "polémique politique qui vise à déstabiliser le gouvernement", le Premier ministre a estimé qu'il fallait "que tout cela cesse" même s'"il faut évidemment la vérité".

Cette "idée au fond que l'Etat ment, a quelque chose à cacher, alimente le doute, fracture l'Etat de droit", a-t-il déploré.

"Il faut laisser la justice aller jusqu'au bout, il faut que la justice puisse travailler dans la sérénité", a-t-il martelé.

L'exécutif a promis pour cette semaine le rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", sur le dispositif le soir de l'attentat qui a fait 84 mors.

- "Indignation factice" -

Manuel Valls a de nouveau attaqué l'ancien maire de Nice et actuel président LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur Christian Estrosi, qui, dès le soir des attentats, avait dénoncé l'insuffisance des moyens de police nationale.

"On doit être digne des conditions d'une élection", a lancé le Premier ministre à l'adresse de M. Estrosi, élu aux régionales de décembre face à Marion Maréchal-Le Pen (FN) après le retrait de la liste PS-PRG entre les deux tours.

Aux Etats-Unis, "avec Donald Trump, c'est exactement la même méthode, la violence politique, l'outrance, la mise en cause de la démocratie", a encore attaqué M. Valls, faisant un lien avec l'approche des primaires à droite en vue de la présidentielle.

M. Estrosi, adjoint à la sécurité de Nice, s'est défendu lundi matin sur Europe 1 des accusations d'"instrumentalisation" de la policière municipale portées par l'exécutif et des élus PS.

"Nous n'instrumentalisons rien (...). Il faut que l'Etat cesse de faire obstruction à l'éclatement de la vérité!", a déclaré l'ancien ministre de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Sandra Bertin, qui a maintenu ses accusations dimanche soir, doit faire dès lundi un signalement au procureur de la République pour "faux en écriture publique", selon son avocat.

Sur France 2, cette policière municipale, qui affichait régulièrement son soutien à Christian Estrosi sur son compte twitter, suivi par 23 abonnés et fermé dans la nuit de dimanche à lundi, a auparavant détaillé les pressions qu'elle dit avoir subies. Elle a assuré qu'un "commissaire de police" disant être envoyé par le ministère et une autre personne disant faire partie du cabinet ministériel, jointe par téléphone, lui avaient notamment demandé "de faire apparaître sur certains endroits des positions de la police nationale" et de rédiger un rapport "modifiable".

Alors que le rapport de trois pages de Mme Bertin affirme que le camion du jihadiste est monté sur le trottoir de la promenade des Anglais sans "aucune présence policière", un rapport de la police nationale assure pour sa part qu'il a voulu éviter un "barrage" de policiers nationaux "isolant le périmètre piéton".

Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, et l'ancien ministre Benoît Hamon ont appelé lundi la policière niçoise à "donner les noms" des personnes qui auraient fait pression "par respect pour toutes les victimes et la justice".

La ministre des Familles, Laurence Rossignol, a, elle, déploré "une deuxième victoire" de l'organisation Etat islamique: "L'ennemi regarde ça et dit +Très bien, nous sommes déjà parvenus à mettre la discorde entre responsables politiques français+".

Source : AFP

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