La chapelle Sainte-Marie promise à la démolition

C’est une information qui va émouvoir ceux qui ont été scolarisés au collège privé Sainte-Marie à Rodez. La démolition de la Chapelle Jésus-Marie, dite de l’institution Sainte-Marie, pourrait même faire du bruit, quand on entend les anciens professeurs et salariés qui y ont travaillé, en parler avec beaucoup de nostalgie.

Mais paradoxalement, cette institution qui a vu passer des milliers d’élèves sur plusieurs générations dont des personnalités célèbres comme Bertrand Delanoë, n’est pas connue du public. Et ni les services du patrimoine de l’Agglo (qui ont rédigé une note d’inventaire général du patrimoine culturel en avril dernier), ni les services des Bâtiments de France n’avaient connaissance de son existence. Et pour cause, elle a été déconsacrée dans les années 70.

Risques liés à la stabilité de l’ouvrage 

Aujourd’hui, le groupe Procivis Sud Massif Central va donc démolir cet ensemble dans les jours qui viennent, après les travaux de désamiantage et de dépollution (actuellement en cours) pour y construire à la place un programme immobilier baptisé « Les Jardins de Marie». « Lorsque nous nous sommes intéressés à ce terrain, nous avons présenté la démolition de ce lieu aux services de l’architecte des bâtiments de France. Cette démolition a été acceptée, compte tenu notamment des risques liés à la stabilité de l’ouvrage », précise Ludovic Montaudon, directeur général du groupe Procivis Sud Massif Central. En effet, en 2007 « la sous-commission départementale de sécurité a émis un avis défavorable à la poursuite de l’exploitation de la cantine scolaire située sous la chapelle, en mettant en exergue les risques liés à la stabilité du bâtiment », rappelle Ludovic Montaudon.

Reconstitution virtuelle

La sauvegarde de la chapelle est donc impossible. Pour autant, les Bâtiments de France ont demandé à Procivis de conserver la mémoire de ces lieux, remarquables par leur style néogothique dont les plâtres et les bois comportent des couleurs étonnantes, selon la note des services patrimoine de l’Agglo. La chapelle datant du troisième quart du XIXe siècle sera finalement reconstituée sous forme virtuelle.

C’est Procivis qui se charge de « faire réaliser un relevé au laser de l’intérieur en veillant à une qualité de définition permettant une reconstitution précise et détaillée du site en 3D et par images de synthèse », souligne Ludovic Montaudon.

Pour parfaire cet archivage de la chapelle, trois vitraux sur dix, sélectionnés par le service du patrimoine de l’Agglo et réalisés par le maître verrier Émile Thibaud (1806-1896) feront l’objet d’une donation de Procivis au musée Fenaille. Les travaux du programme immobilier Les jardins de Marie débuteront en octobre pour une livraison fin 2018.