Surpopulation carcérale: Valls promet "un plan spécifique"

  • Le Premier ministre Manuel Valls à la maison d'arrêt de Nîmes le 8 août 2016
    Le Premier ministre Manuel Valls à la maison d'arrêt de Nîmes le 8 août 2016 AFP - SYLVAIN THOMAS
  • Le Premier ministre Manuel Valls (D), le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas et le directeur de la maison d'arrêt de Nîmes Luc July (C) le 8 août 2016 dans une cellule de la maison d'arrêt de Nîmes
    Le Premier ministre Manuel Valls (D), le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas et le directeur de la maison d'arrêt de Nîmes Luc July (C) le 8 août 2016 dans une cellule de la maison d'arrêt de Nîmes AFP - SYLVAIN THOMAS
  • Le Premier ministre Manuel Valls s'entretient avec le personnel de la maison d'arrêt de Nîmes le 8 août 2016
    Le Premier ministre Manuel Valls s'entretient avec le personnel de la maison d'arrêt de Nîmes le 8 août 2016 AFP - SYLVAIN THOMAS
  • Surpopulation carcérale Surpopulation carcérale
    Surpopulation carcérale AFP - Simon MALFATTO, Kun TIAN, Sophie RAMIS
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement présentera à l'automne un plan "spécifique, concret, précis" et surtout "financé" pour le parc pénitentiaire, a promis lundi Manuel Valls lors d'une visite à la maison d'arrêt de Nîmes, qui détient le record français de surpopulation carcérale.

La "pause" estivale du gouvernement à peine entamée, le Premier ministre et le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas ont passé plus de deux heures à la maison d'arrêt de Nîmes, Manuel Valls relevant sa situation "particulièrement critique". Elle accueille à l'heure actuelle 406 détenus, hommes et femmes, pour une capacité théorique de 192 places, selon son directeur Luc Joly.

Le 1er juillet, le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint un nouveau record avec 69.375 personnes incarcérées pour 58.311 places.

Le Premier ministre s'est gardé de toute annonce définitive, martelant que "le gouvernement agit, et tout particulièrement depuis que Jean-Jacques Urvoas est garde des Sceaux", dans une allusion à peine cachée à son inimitié notoire pour l'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira.

M. Valls a indiqué que "des réflexions sont en cours qui permettront de faire face à l'accroissement de la population carcérale à moyen terme". "Des pistes seront présentées à l'automne, avec un plan spécifique, concret, précis, financé - car par le passé il y a eu tant d'annonces mais jamais financées - sur le parc pénitentiaire".

M. Urvoas a rappelé qu'il devait présenter au Parlement en septembre un rapport sur l'"encellulement individuel", un "impératif de sécurité", alors que la vague d'attentats en France pose de façon aiguë la question de la radicalisation en prison.

"Nous luttons (...) avec détermination contre la radicalisation en prison", a assuré M. Valls.

- "Alternatives à la détention" -

Citant des travaux de rénovation en cours dans des établissements vétustes, comme la Santé à Paris, ainsi que l'ouverture de nouveaux établissements, à Beauvais ou Valence, il a estimé qu'"il reste cependant beaucoup de travail à faire".

"Nous avons créé plus de 1.100 postes dans l'administration pénitentiaire", a fait valoir le Premier ministre, annonçant qu'il se rendrait cet automne, avec le ministre de la Justice, à Agen, à l'Ecole nationale de l’administration pénitentiaire.

La maison d'arrêt de Nîmes, sanctionnée il y a un an par le Conseil d'Etat, "concentre les difficultés: surpopulation féminine, augmentation du nombre de matelas par terre", a-t-il relevé, se refusant cependant à toute annonce spécifique sur cet établissement. Une enveloppe de 200.000 euros a été débloquée pour établir différents scenarii de réfection et d'extension, a précisé M. Joly.

"La première décision de François Hollande a été de revenir sur la création de 8.000 places de prison supplémentaires" décidée sous Nicolas Sarkozy, a dénoncé le parti Les Républicains, plaidant pour "construire 20.000 places supplémentaires".

"La disparition de toute politique judiciaire et pénitentiaire digne de ce nom, à partir de 2012 et jusqu'à 2016, est une faute dont la France continue à payer le prix", a aussi critiqué dans un communiqué le porte-parole du parti LR, Guillaume Larrivé.

"Si le gouvernement n’avait pas sacrifié le programme de construction de places de prisons supplémentaires au nom d'un antisarkozysme primaire, la France n'en serait pas là", a déploré le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti, regrettant "la prise de conscience tardive du gouvernement".

Sur twitter, le député Gilbert Collard (proche du FN) a aussi estimé que l'exécutif, "toujours en retard", aurait dû présenter ce plan "depuis quatre ans".

"L'Histoire a montré que plus on construisait de places, plus elles étaient remplies", a mis en garde la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan, plaidant pour que "la prison soit véritablement, comme la loi l'indique, le dernier recours".

Pour l'ancien secrétaire d'Etat à la justice Jean-Marie Bockel (UDI), il faut "poursuivre l'humanisation des conditions de détention (...) améliorer la mise en œuvre des peines alternatives", ou encore développer les "prisons ouvertes".

Source : AFP

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