Grippe aviaire. 11 000 canards abattus à Cruéjouls

  • Au printemps, dans le Sud-Ouest, cinq semaines de vide sanitaire dans les élevages avait été décrétées.
    Au printemps, dans le Sud-Ouest, cinq semaines de vide sanitaire dans les élevages avait été décrétées. CP
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Lola Cros

Une quinzaine de jours seulement après la découverte d’un foyer de grippe aviaire dans un élevage de Vaureilles -où 5000 canards ont été immédiatement abattus-, les services de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP) ont mis au jour un nouveau cas, sur la commune de Cruéjouls.

C’est dans le cadre de l’enquête épidémiologique commandée suite à la découverte du cas «hautement pathologique» de Vaureilles qu’a été mené ce nouveau contrôle. Ainsi, les services de l’État ont contrôlé plusieurs exploitations dont les animaux auraient pu être en contact ou avoir suivi le même cheminement que ceux concernés à Vaureilles. Et les deux cas sont «liés épidémiologiquement».

Le dénominateur commun, susceptible d’être la source d’intercontamination, entre les canards de ces deux exploitations pourrait alors être le transport. «Une piste» parmi d’autres mais qui serait privilégiée, selon Yves Coche, le directeur de la DDCSPP de l’Aveyron. Dans les prochaines heures, les 11 000 palmipèdes de l’élevage de Cruéjouls, âgés de 11 semaines qui s’apprêtaient à rejoindre les ateliers de gavage, seront abattus.

Suivront 21 jours de désinfection et de nettoyage des bâtiments de l’exploitation. Une période pendant laquelle sera installé un périmètre de protection de trois kilomètres autour du foyer. D’autres mesures de restriction, notamment concernant le déplacement des animaux, seront mises en place pour neuf jours supplémentaires dans un rayon de dix kilomètres, avant que l’ensemble du dispositif ne soit levé. Soit au bout de 30 jours après l’abattage des canards. Il est demandé aux particuliers détenant des basses-cours de se signaler en mairie pour des visites vétérinaires de contrôle.

Après le vide sanitaire

Quant à l’éleveur concerné, celui-ci pourra réintroduire des canards dans son élevage après ces 30 jours réglementaires. Dans le cadre d’une maladie réglementée comme la grippe aviaire nécessitant l’abattage de tout l’élevage, il est prévu une indemnisation de l’État auprès de l’agriculteur qui se voit, rappelons-le, obligé de repartir de zéro à nouveau. Car cette nouvelle détection intervient moins de deux mois après la fin du vide sanitaire décrété par le gouvernement au printemps. Dix-huit départements du Sud-Ouest étaient concernés par la mesure, pendant cinq semaines.

Pourtant, Yves Coche refuse de voir en ces foyers l’échec du dispositif : «Il suffit de se souvenir de la situation antérieure au vide sanitaire pour avoir à la preuve de son utilité. Depuis, seuls deux cas hautement pathogènes et deux moindres ont été détectés, alors qu’en février, la plupart des élevages du Sud-Ouest étaient touchés. Le vide sanitaire a considérablement abaissé le niveau d’infection.» D’ici fin août, plus de 1000 exploitations de la région devraient être contrôlées, soit une vingtaine en Aveyron. Et si Yves Coche n’exclut pas d’éventuelles «résurgences ponctuelles», il rappelle l’absence de risque pour le consommateur que pour les personnes en contact avec des animaux potentiellement malades. 

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