Syrie: Moscou annonce une suspension partielle des frappes autour d'Alep

  • Les décombres d'un immeuble après des raids aériens à Alep, le 14 juillet 2016 dans le quartier de Tariq al-Bab, tenu par les rebelles
    Les décombres d'un immeuble après des raids aériens à Alep, le 14 juillet 2016 dans le quartier de Tariq al-Bab, tenu par les rebelles AFP/Archives - THAER MOHAMMED
  • Bataille cruciale pour Alep
    Bataille cruciale pour Alep AFP - John SAEKI, Laurence CHU, Sophie RAMIS
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Centre Presse Aveyron

L'armée russe a annoncé mercredi à Moscou qu'elle allait suspendre ses frappes chaque jour pendant trois heures à partir de jeudi autour d'Alep, ville syrienne devenue l'épicentre des combats opposant le régime aux rebelles.

"Afin de garantir l'entière sécurité des colonnes (de véhicules) entrant dans Alep, une fenêtre humanitaire pendant laquelle seront suspendues toutes les activités militaires, frappes aériennes et tirs d'artillerie, sera observée de 10H00 à 13H00 locales", soit de 07H00 à 10H00 GMT, a annoncé le général Sergueï Roudskoï, de l'Etat-major russe, lors d'une conférence de presse.

"Au cours des quatre derniers jours, les pertes des rebelles dans le sud-ouest d'Alep s'élèvent à plus de mille morts et deux mille blessés", a-t-il ajouté, appelant ceux qui souhaitent rendre les armes à emprunter l'un des "sept corridors humanitaires" mis en place par le régime de Damas et son allié russe.

Aux yeux de l'ONU, qui réclame depuis lundi une trêve humanitaire de 48 heures chaque semaine pour ravitailler les civils, ces trois heures quotidiennes sans frappes ne seront cependant pas suffisantes pour aider tous ceux qui en ont besoin.

"Pour réussir à aider tout le monde, vous avez besoin de deux voies de circulation et il faut environ 48 heures pour qu'un nombre suffisant de camions puissent entrer" dans la ville, a insisté le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien.

Selon les Nations unies, les civils souffrent en priorité de maladies et d'une pénurie d'eau, près de deux millions de personnes n'ayant pas eu accès à l'eau courante depuis quatre jours à Alep.

Les forces de Bachar al-Assad se préparent à une bataille cruciale contre les rebelles pour le contrôle de la deuxième ville de Syrie, située dans le nord-ouest du pays.

Les deux camps ont reçu d'importants renforts en hommes et en armes à Alep et dans ses environs, après que les rebelles ont brisé samedi trois semaines de siège imposé par le régime aux quartiers sous leur contrôle dans la ville septentrionale divisée depuis 2012.

Des centaines de milliers de civils sont désormais pris au piège à Alep avec d'importantes pénuries et une flambée des prix, et l'ONU a tiré a sonnette d'alarme.

- Une route construite -

Mais mercredi, les marchés des quartiers sous contrôle des rebelles ont retrouvé leur animation, les étals des marchés et les magasins ayant été boudés depuis mi-juillet à cause du siège imposé par les forces du régime.

Des clients se sont précipités sur les marchés de légumes, et s'empressaient de faire leurs courses de peur d'un nouveau siège ou d'une nouvelle hausse des prix, a constaté un correspondant de l'AFP.

Le général Roudskoï a indiqué qu'une route avait été construite vers une zone de la banlieue nord d'Alep, afin "d'assurer la sécurité et d'approvisionner en continu en nourriture, eau, carburant, médicaments et autres biens de première nécessité l'ouest et l'est de la ville".

Selon lui, "plus de 1.000 personnes ont été tuées et 2.000 blessées" dans les rangs rebelles lors des quatre derniers jours dans le sud-ouest d'Alep.

Les combats entre les forces du régime et les insurgés se sont intensifiés ces dernières semaines, les deux camps envoyant des renforts pour la bataille d'Alep, dont l'issue devrait constituer un tournant dans la guerre.

Mardi, les Etats-Unis et la France ont réclamé que l'aide parvienne à Alep avant que de nouveaux pourparlers de paix soient envisagés, selon des informations recueillies à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité.

Pendant cette session à huis clos, la Russie a de son côté maintenu qu'il ne devrait y avoir aucune condition préalable à de telles tractations, alors que les Nations unies espèrent reprendre les négociations à Genève à la fin du mois.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 après la répression de manifestations pacifiques contre le régime, a fait plus de 290.000 morts, poussé à la fuite plus de la moitié de la population et provoqué une grave crise humanitaire.

Source : AFP

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