Lait : la FNSEA fait monter la pression sur Lactalis avant une nouvelle réunion

  • Philippe Jéhan président de la FDSEA Mayenne, annonce l'échec des négociations sur le prix du lait, près de Laval le 26 août 2016
    Philippe Jéhan président de la FDSEA Mayenne, annonce l'échec des négociations sur le prix du lait, près de Laval le 26 août 2016 AFP/Archives - JEAN-FRANCOIS MONIER
  • Les mots "Lactalis" et "voleur" peints sur la chaussée menant au siège de Lactalis près de Laval le 29 août 2016
    Les mots "Lactalis" et "voleur" peints sur la chaussée menant au siège de Lactalis près de Laval le 29 août 2016 AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
  • Un employé de Lactalis efface des inscriptions peintes par les producteurs de lait sur la chaussée près de Laval le 29 août 2016
    Un employé de Lactalis efface des inscriptions peintes par les producteurs de lait sur la chaussée près de Laval le 29 août 2016 AFP - JEAN-FRANCOIS MONIER
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Centre Presse Aveyron

La FNSEA, premier syndicat agricole, a lancé lundi des actions devant des sites de Lactalis et dans des supermarchés pour faire monter la pression sur le géant laitier, à la veille de la reprise mardi matin des négociations avec les éleveurs sur le prix du lait.

"Toutes les régions sont mobilisées", avec une quinzaine de sites ciblés à partir de lundi soir dans toute la France et le mouvement ne s'arrêtera que lorsque les discussions avec Lactalis aboutiront à un accord, a déclaré à l'AFP le secrétaire général de la FNSEA Dominique Barrau.

De son côté, Lactalis, silencieux depuis vendredi, a annoncé lundi après-midi la reprise des négociations avec les représentants des éleveurs, avec une réunion mardi matin à la préfecture de Mayenne à Laval.

Parmi les actions organisées lundi, un sit-in entamé devant la plate-forme logistique de Lactalis à Cesson-Sévigné (Ile-et-Vilaine) par une vingtaine de militants FDSEA et Jeunes agriculteurs (JA) se poursuivait. "On restera jusqu'à la fin des négociations", a assuré à l'AFP Loïc Guines, président de la FDSEA d'Ile-et-Vilaine.

Dans l'Orne également, un sit-in a débuté en début de soirée devant le site Lactalis de Domfront.

Des producteurs des Pays de la Loire devaient quant à eux protester devant le site Lactalis de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire).

Dans la Manche, des militants FDSEA et JA ont bloqué en fin d'après-midi le site Lactalis de Sainte-Cécile, avant de faire du "filtrage", ralentissant le passage des poids lourds après la visite d'un huissier, a expliqué à l'AFP Jean-Michel Hamel, secrétaire général de la FDSEA de la Manche.

Selon lui une dizaine de tracteurs étaient mobilisés et une quarantaine de producteurs étaient présents - mais quelque 150 étaient attendus dans la soirée, après la traite. "On ne va pas s'en aller avant que ça sorte de négo avec un accord", a assuré M. Hamel.

Dans plusieurs départements dont le Morbihan, des actions ont aussi ciblé des grandes surfaces: tous les produits Lactalis ont parfois été retirés des rayons.

Dans le Nord, une soixantaine de producteurs manifestaient leur mécontentement devant le site Lactalis de Cuincy, près de Douai, selon la FNSEA locale.

"On a mis symboliquement de la paille devant l'entrée pour montrer qu'ils nous mettent sur la paille. Mais on ne bloque pas l'usine. On manifeste notre mécontentement pour qu'ils (les dirigeants de Lactalis, ndlr) reviennent à la table des négociations. Il y a le risque que toute la filière laitière françaises disparaisse", a déclaré à l'AFP Serge Capron, président des producteurs de lait du Pas-de-Calais.

"Ce que l'on demande c'est que Lactalis arrive au moins entre 290 et 300 euros" pour 1.000 litres de lait, a déclaré Loïc Guines, à Cesson-Sévigné. Obtenir plus est selon lui inenvisageable en raison du marché, plombé par la surproduction européenne.

Selon M. Barrau, la FNSEA n'a pas "de recommandation précise" sur le prix qui devrait être accordé par Lactalis, mais laisse juges sur ce point les organisations de producteurs engagées dans les négociations.

- "Les producteurs de lait ont vraiment la trouille" -

Deux sessions de négociations ont échoué la semaine dernière, jeudi à Paris et vendredi à Laval. Lactalis avait dans un premier temps accepté le prix de 280 euros proposé par le médiateur des relations commerciales, que les organisations de producteurs avaient refusé.

Ensuite, l'industriel avait proposé une augmentation de 15 euros par tonne de lait, soit environ 271 euros les 1.000 litres, un geste perçu comme un camouflet par les agriculteurs.

"On voit bien que Lactalis a une énorme pression", assure Loïc Guines, évoquant un courrier envoyé aux producteurs la semaine dernière dans lequel l'entreprise menaçait de suspendre la collecte de lait en raison des actions menées contre son site de production de Laval.

"Aujourd'hui les producteurs de lait ont vraiment la trouille", a-t-il assuré.

De son côté, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a de nouveau jugé "pas acceptable" que Lactalis soit l'entreprise "qui paye le litre de lait au producteur le moins cher de toutes les laiteries de France", soulignant toutefois ne pas avoir de moyen de pression direct sur l'industriel.

Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis soit 20% de la collecte française, ou 5 milliards de litres de lait sur les 25 milliards produits annuellement en France.

L'entreprise commercialise notamment les marques Lactel, Bridel, Président, Lanquetot et Roquefort Société.

Source : AFP

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