L’AAPPMA de Rodez a constaté la présence de poissons-chats et peut-être de silures au plan d’eau d’Istournet.
L’histoire, pour les non initiés, pourrait prêter à sourire. En revanche, pas sûr qu’à la longue, elle fasse rigoler les licenciés de l’AAPPMA de Rodez et au-delà tous les pêcheurs aveyronnais. Leurs dirigeants n’hésitent d’ailleurs pas à qualifier ces actes de «criminels contre l’environnement.»«L’an dernier, un pêcheur a attrapé un poisson-chat sur le plan d’eau d’Istournet, explique André Wilfrid, le président de la société de pêche de Rodez. Puis, plus rien pendant plusieurs mois, jusqu’à ce que de nouvelles prises de ce prédateur qualifié de nuisible nous soient rapportées. Enfin, il y a quelques semaines, c’est un spécimen de 60 à 70 cm qui a été pêché. Si c’est un poisson-chat, il est très gros. Nous pensons donc, sans en être sûrs, qu’il s’agit d’un silure, poursuit le président passablement remonté. Or, s’il y a des poissons-chats et des silures dans ce tout petit plan d’eau, c’est que quelqu’un les a apportés».
Un plan d’eau ouvert
Le souci, c’est que ce plan d’eau n’est pas fermé. Il se jette dans la Briane qui se jette à son tour quelques kilomètres plus loin dans la rivière Aveyron. En clair, cela veut dire que des poissons-chats et peut-être même des silures sont déjà en train de barboter dans l’Aveyron... En faisant un festin de toutes les autres espèces de poissons qui se trouve habituellement dans ce ruisseau de première catégorie. «Au même titre que la perche soleil, la tortue de Floride ou l’écrevisse américaine, le code de l’Environnement qualifie de nuisible le poisson-chat, s’emporte le président. Ces animaux dévorent tout et il est quasiment impossible de s’en débarrasser. On ne peut pas mettre des poissons comme ça n’importe où. Ceux qui le font sont des inconscients. C’est un désastre pour l’écosystème. Les sociétés de pêche se démènent pour faire de l’alevinage de gardons, de truites. Dans d’autres ruisseaux on met des tanches, des carpeaux. Tout cela, on le paie avec l’argent des adhérents et cela va être réduit à néant à cause de ces inconscients.» Et le vice-président Dominique Bonnecuelle de soulever un autre problème: «Sur des parcours no kill, certains pêcheurs peux scrupuleux pêchent les tanches et carpeaux (bébés carpes) qu’ils devraient normalement remettre à l’eau pour les autres pêcheurs, mais qu’ils conservent pour pêcher le silure au vif. Ça aussi c’est n’importe quoi. On est en train de détruire un milieu», conclut-il en précisant que les gardes-pêche de la société vont désormais être beaucoup plus vigilants. Alors, gare aux contrevenants, l’amende, dans certains cas, peut s’élever à plusieurs milliers d’euros.
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